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Dans un sens, c’est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel bleu. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. Pourtant, on me l’a souvent dit : il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu. C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. Tout ici me laisse intact, je n’abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque : il me suffit d’apprendre patiemment, la difficile science de vivre qui vaut bien tout leur savoir-vivre.

Albert Camus Noces

  • Partagez-vous cet « amour de la vie » décrit par l’auteur ?
  • Comment réagissez-vous à « la difficulté » évoquée à la fin du texte ?
  • L’auteur vous semble-t-il « heureux » ?

Dans un sens, c’est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel bleu. J’aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l’orgueil de ma condition d’homme. Pourtant, on me l’a souvent dit : il n’y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon cœur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l’immense décor où la tendresse et la gloire se rencontrent dans le jaune et le bleu. C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. Tout ici me laisse intact, je n’abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque : il me suffit d’apprendre patiemment, la difficile science de vivre qui vaut bien tout leur savoir-vivre.

Albert Camus Noces

Soyez acteur de votre lecture

  • Repérez les différentes parties du texte et leurs articulations. Quelle est l’idée essentielle que défend l’auteur ?
  • Relevez les mots qui appartiennent aux champs lexicaux de la nature, des couleurs, des sensations. Quel décor construisent-ils ?
  • Comment comprenez-vous la phrase « C’est à conquérir cela qu’il me faut appliquer ma force et mes ressources. » ?
  • Quels sentiments exprime l’auteur ? Vous semblent-ils désuets, naïfs, réalistes…?
Pour les chrétiens, la vie est fondamentalement un don offert par Dieu. Cette conviction n'empêche pas les chrétiens d'être lucides sur les malheurs que la vie peut parfois engendrer. Selon vous, la vie peut-elle toujours être perçue comme un don ? Pourquoi ?
Selon vous, "croire en Dieu" donne-t-il un sens à la vie ? Pourquoi ?
Quelle définition donneriez-vous à l'expression "réussir sa vie" ? Pensez-vous que cette idée de "réussite" évolue ? Si oui, dans quel sens ?
La médecine a fait des progrès considérables en matière de soins, mais aussi d'assistance auprès des personnes en souffrance. De nombreux intellectuels s'en réjouissent ou s'en inquiètent : ils s'interrogent sur ce qu'il est permis ou non de faire en ce domaine. Pensez-vous que l'homme doit maîtriser les conséquences de ces avancées médicales ? Dans quelle mesure ?

Un peu de culture...

La fureur de vivre



La fureur de vivre est un film américain, réalisé par Nicholas Ray et sorti en 1955. Son titre original est Rebel Without a Cause, qui se traduit littéralement par « Un rebelle sans cause ». Ce film a vite connu un succès mondial. Peut-être parce qu’il raconte la désespérance d’une jeunesse qui se cherche sans parvenir à mettre des mots sur sa souffrance et sa solitude. La fureur de vivre décline le thème de la difficulté à aimer, à vivre en relation avec les autres, avec soi-même aussi. Privé d’idéal, « de cause », le héros rebelle ne parvient pourtant pas à calmer sa « fureur » : il est pris dans un engrenage de mort.



La joie de vivre



La joie de vivre est un tableau d’Henri Matisse (1869-1954), peint en 1905. Une ample arabesque formée par les lignes et les couleurs atteste de l’intérêt naissant de l’artiste pour l’art oriental. L’emploi des couleurs pures, sans recours aux dégradés, et un dessin linéaire excluant les ombres est utilisé pour traiter une scène pastorale. Seules activités figurées : les plaisirs de l’amour, de la danse, de la cueillette et un état de volupté.Ce tableau célèbre la vie aux couleurs et aux plaisirs multiples : la vie est aussi une joie qui se donne à voir.