L’argent fait le malheur - Contexte

Le bonheur dans les Béatitudes

La  » béatitude  » est connue dans le monde antique. Dans la Bible, on en rencontre deux types. La béatitude liée à la sagesse traditionnelle, (dite  » béatitude sapientiale « ) :  » Heureux l’homme qui ne prend pas le parti des méchants…  » (Psaume 1,1) met en évidence les conséquences positives d’un comportement prescrit. Elle évoque sans surprise une morale convenue. La béatitude de révélation, (dite  » béatitude apocalyptique « ) :  » Heureux celui qui attendra et qui parviendra à mille trois cent trente-cinq jours !  » (Daniel 12,12) met en évidence le bonheur accordé à une personne en raison d’un événement à venir. Elle crée un choc en affirmant la valeur et l’issue positives et heureuses d’une situation fragile ou douloureuse.
La béatitude était prononcée dans le cadre du culte, lors des cérémonies publiques et dans la vie familiale. Le Nouveau Testament contient des béatitudes isolées (Luc 14,15 ; Matthieu 13,16 ; Jean 20,29) ou en série (Matthieu 5,3-12 ; Luc 6,20-26). L’orientation fondamentale des béatitudes des évangiles est apocalyptique.

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Béatitudes des évangiles

Dans les évangiles, on rencontre des béatitudes  » isolées  » :
Luc 14,14 ; Matthieu 13,16 ; Jean 20,29. Matthieu et Luc proposent chacun une série de béatitudes. Dans leurs rédactions respectives, ils poursuivent manifestement deux buts différents. Dans l’évangile selon Matthieu, on présente Jésus qui rend ses auditeurs attentifs aux dispositions intérieures qui sont nécessaires pour entrer dans le Royaume. Dans l’évangile selon Luc, Jésus annonce le salut à ceux qui connaissent concrètement la pauvreté et l’affliction. Plusieurs situations objectives de malheur sont sanctionnées par un verdict paradoxal de bonheur. Luc est seul à rapporter des proclamations de malheur qui font, chez lui, écho aux béatitudes.
Les béatitudes tiennent une place importante dans la liturgie et font régulièrement l’objet de réécritures.

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Posséder

La possession de biens, de richesses, d’argent peut isoler. L’absence de besoin, la peur de perdre en partageant, l’illusion de pouvoir garantir sa vie peuvent amener à l’enfermement sur soi-même et à l’oubli de Dieu. La peur de manquer et le désir d’avoir toujours plus peuvent conduire au non respect des lois et des personnes. Le malheur des riches est largement lié aux effets pervers de l’enfermement et de l’individualisme. Une des forces des béatitudes est de chercher à briser cet enfermement et cet individualisme en s’adressant à un  » vous  » communautaire.

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