L’argent fait le malheur - Espace temps

Opium du peuple

Karl Marx (1818-1883) écrit en 1844 (Critique de  » La philosophie du droit «  de Hegel) :  » La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.  » Ainsi, Marx considère que le peuple se sert de la religion comme d’une drogue, pour échapper à une réalité inacceptable. Une lecture hâtive des béatitudes bibliques pourrait conduire à une compréhension qui irait dans le sens de Marx. Dans cette perspective, on pourrait lire et comprendre  » Maintenant vous pleurez, mais plus tard, vous serez heureux « , alors que le texte de Luc déclare heureux dès maintenant :  » Heureux vous qui pleurez maintenant  » (Luc 6,21).

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Martyrs chrétiens

Le mot  » martyr  » vient du grec et signifie  » témoin « . Ce n’est que dans un deuxième temps qu’on y associe l’idée de la mort de ce témoin. L’important est le témoignage rendu à Jésus Christ, et non pas la mise à mort. Dans certaines situations, la mort du témoin ne peut pas être évitée, mais les responsables de l’Eglise mettent généralement en garde contre une  » recherche du martyre « , compris comme le seul véritable témoignage chrétien. Voici un extrait d’un récit de la persécution à Lyon en 177 après J.-C. :
 » Pendant ce temps, on arrêtait tout le jour les chrétiens dignes de ce nom ; ils comblaient les vides laissés par les défections. On réunit ainsi en prison les éléments les plus actifs des deux Eglises (de Lyon et de Vienne), ceux qui en étaient les piliers. On arrêta aussi quelques païens qui étaient au service des nôtres ; car le gouverneur, au nom de l’Etat, avait ordonné de nous rechercher tous. Ces serviteurs tombèrent dans le piège du démon. Epouvantés par les tortures qu’ils voyaient infliger aux saints, excités par-dessus le marché par les soldats, ils nous calomnièrent, nous accusant faussement de festins de Thyeste, d’incestes à la façon d’œdipe, et d’autres crimes tels qu’il nous est interdit d’en parler ou d’y songer, ou même de croire que pareille chose soit possible chez les hommes. Ces calomnies rendirent les gens féroces comme des fauves contre nous. « 
Extrait de Dom H. LECLERCQ (trad. et éd.), Les martyrs, Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du Christianisme jusqu’au XXe siècle, lieu d’édition : édition, 1903.

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Les pauvres, c'est nous !

Un théologien ayant travaillé en Amérique latine évoque ses expériences de lecture des Béatitudes avec des personnes des bidonvilles du Brésil ou du Mexique. A peine ces personnes ont-elles entendu prononcer les paroles  » Heureux les pauvres…  » qu’elles s’exclamaient :  » C’est nous !  » Alors que, à l’écoute du même texte, tant de chrétiens occidentaux s’interrogent :  » Qu’est-ce au juste que la pauvreté ? « .

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