Moïse - Textes bibliques

La parenté de Moïse avec Jéthro et la région de Madian

Le beau père de Moïse porte encore le nom de Hobab en Nombres 10,29 et le nom de Réouël en Exode 2,18.

Exode 2,11-22
Or, en ces jours-là, Moïse, qui avait grandi, sortit vers ses frères et vit ce qu’étaient leurs corvées. Il vit un Egyptien frapper un Hébreu, un de ses frères. S’étant tourné de tous côtés et voyant qu’il n’y avait personne, il frappa l’Égyptien et le dissimula dans le sable. Le lendemain, il sortit de nouveau : voici que deux Hébreux s’empoignaient. Il dit au coupable :  » Pourquoi frappes-tu ton prochain ? » – « Qui t’a établi chef et juge sur nous ? » dit l’homme. « Penses-tu me tuer comme tu as tué l’Egyptien ? » Et Moïse prit peur et se dit :  » L’affaire est donc connue ! » Le Pharaon entendit parler de cette affaire et chercha à tuer Moïse. Mais Moïse s’enfuit de chez le Pharaon ; il s’établit en terre de Madiân et s’assit près du puits. Le prêtre de Madiân avait sept filles. Elles vinrent puiser et remplir les auges pour abreuver le troupeau de leur père. Les bergers vinrent les chasser. Alors Moïse se leva pour les secourir et il abreuva leur troupeau. Elles revinrent près de Réouël, leur père, qui leur dit :  » Pourquoi êtes-vous revenues si tôt, aujourd’hui ? » Elles dirent :  » Un Egyptien nous a délivrées de la main des bergers ; c’est même lui qui a puisé pour nous et qui a abreuvé le troupeau ! » Il dit à ses filles :  » Mais, où est-il ? Pourquoi avez-vous laissé là cet homme ? Appelez-le ! Qu’il mange ! » Et Moïse accepta de s’établir près de cet homme, qui lui donna Cippora, sa fille. Elle enfanta un fils ; il lui donna le nom de Guershôm-Émigré-là, car, dit-il : « Je suis devenu un émigré en terre étrangère ! »

Jéthro est une figure positive de l’étranger en Exode 18, il se réjouit non seulement de la libération des Israélites, mais il confesse Yhwh YHWH ne comporte pas de voyelles en hébreu. Il vient de l'hébreu "hava" qui signifie "être" ce nom signifierait "celui qui était, est et sera". comme le dieu le plus grand parmi les dieux. Il offre même un holocauste auquel participent les Israélites et Aaron. Il donne encore des conseils d’organisation en matière juridique à Moïse pour alléger sa responsabilité pour gouverner Israël. C’est de la région où vit Jéthro, Madian, selon Juges 4,5 que proviendrait le culte de Yhwh.

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La montagne de Dieu

Le Sinaï Le terme est rapproché du nom Sin qui était le nom d'une divinité lunaire en Mésopotamie et en Arabie, Exode 16,1. Il désigne le massif montagneux au sud du Néguev dans la péninsule du Sinaï dominée par le Djebel Moussa (montagne de Moïse). ou l’Horeb Le nom signifie "sécheresse" et désigne en alternance avec le nom de la montagne sur laquelle Dieu donne la loi à Israël en Exode 19. La désignation Horeb se trouve le plus souvent dans le Deutéronome et les textes apparentés au Deutéronome. est un lieu mythique. Sur cette montagne, Dieu se révèle de manière spectaculaire à Israël (Exode 19) et se laisse même apercevoir des Israélites (Exode 24). La montagne du Sinaï offre un cadre grandiose au don des Tables de la Loi et à l’ensemble des lois qui vont guider Israël. A partir de cette théophanie Ce mot d'origine grecque veut dire "Manifestation de Dieu" ou encore "Révélation de Dieu". (Exode 20), le Décalogue Le terme signifie les "dix paroles". Il est plus connu sous le terme "les dix commandements". ouvre un ensemble de lois qui parcourt le livre de l’Exode, le livre du Lévitique et le début du livre des Nombres. La montagne solennise le don de la loi.

Exode 4,27
Le SEIGNEUR dit à Aaron :  » Va à la rencontre de Moïse au désert.  » Il alla, l’aborda à la montagne de Dieu et l’embrassa.

Exode 19,1-3
Le troisième mois après leur sortie du pays d’Égypte, aujourd’hui même, les fils d’Israël arrivèrent au désert du Sinaï. Ils partirent de Refidim, arrivèrent au désert du Sinaï et campèrent dans le désert. -Israël campa ici, face à la montagne, mais Moïse monta vers Dieu. Le SEIGNEUR l’appela de la montagne en disant :  » Tu diras ceci à la maison de Jacob et tu transmettras cet enseignement aux fils d’Israël… »

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Le feu et la manifestation de Dieu

Le « feu qui dévore » est un élément essentiel des manifestations divines. Exode 3 prépare la grande théophanie Ce mot d'origine grecque veut dire "Manifestation de Dieu" ou encore "Révélation de Dieu". du Sinaï Le terme est rapproché du nom Sin qui était le nom d'une divinité lunaire en Mésopotamie et en Arabie, Exode 16,1. Il désigne le massif montagneux au sud du Néguev dans la péninsule du Sinaï dominée par le Djebel Moussa (montagne de Moïse). :

Exode 19,18
Le mont Sinaï n’était que fumée, parce que le SEIGNEUR y était descendu dans le feu ; sa fumée monta, comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne trembla violemment.

Le feu qui brûle et qui ne brûle pas indique que Yhwh YHWH ne comporte pas de voyelles en hébreu. Il vient de l'hébreu "hava" qui signifie "être" ce nom signifierait "celui qui était, est et sera". est maître de cet élément. Cette maîtrise évoque d’autres passages :

1 Rois 18,38
Le feu du SEIGNEUR tomba et dévora l’holocauste, le bois, les pierres, la poussière, et il absorba l’eau qui était dans le fossé.

2 Rois 1,10-14
Mais Elie répondit au chef de cinquantaine : « Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et qu’il te dévore, toi et tes cinquante hommes ! » Le feu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes.
De nouveau, le roi envoya vers Elie un autre chef de cinquantaine avec ses cinquante hommes. L’officier prit la parole et lui dit : « Homme de Dieu, ainsi parle le roi : Hâte-toi de descendre ! »
Mais Elie leur répondit : « Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et qu’il te dévore, toi et tes cinquante hommes ! » Le feu de Dieu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes.
Le roi envoya un troisième chef de cinquantaine avec ses cinquante hommes. Ce troisième officier monta, mais en arrivant, il fléchit les genoux devant Elie, le supplia en disant : « Homme de Dieu, que ma vie et celle de tes serviteurs, ces cinquante hommes, soient précieuses à tes yeux ! Voilà que le feu est descendu du ciel et il a dévoré les deux premiers chefs de cinquantaine ainsi que leurs hommes. Mais maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux ! »

Juges 6,21
L’ange du SEIGNEUR étendit l’extrémité du bâton qu’il avait à la main et toucha la viande et les pains sans levain. Le feu jaillit du rocher et consuma la viande et les pains sans levain. Puis l’ange du SEIGNEUR disparut à ses yeux.

Le feu caractérise le pouvoir divin et notamment celui des dieux de l’orage attesté dans l’Ancien Testament et dans le Proche Orient Ancien :

Deutéronome 4,24
Car le SEIGNEUR ton Dieu est un feu dévorant, il est un Dieu jaloux.

Psaume 50,3
Qu’il vienne, notre Dieu, et ne se taise pas ! Devant lui un feu dévore, autour de lui, c’est l’ouragan.

Psaume 97,2-5
Ténèbres et nuée l’entourent ; la justice et le droit sont les bases de son trône. Un feu marche devant lui, dévorant à l’entour ses adversaires. Ses éclairs ont illuminé le monde ; la terre l’a vu, elle a tremblé ; les montagnes, comme la cire, ont fondu devant le SEIGNEUR, devant le Seigneur de toute la terre.

La théophanie d’Exode 3 utilise une représentation classique dans laquelle Dieu est présenté tel un dieu climatique, maître de l’orage et de la pluie, c’est-à-dire source de la prospérité. En d’autres lieux, le feu est associé à la colère de Dieu et à son jugement :

Nombres 11,1-3
Un jour le peuple se livra à des lamentations, ce que le SEIGNEUR entendit avec déplaisir. En les entendant le SEIGNEUR s’enflamma de colère. Le feu du SEIGNEUR ravagea le peuple et dévora un bout du camp. Le peuple lança des cris vers Moïse qui intercéda auprès du SEIGNEUR ; et le feu se calma. On donna à cet endroit le nom de Taveéra parce que le feu du SEIGNEUR avait ravagé les fils d’Israël.

Nombres 16,35
Un feu que le SEIGNEUR fit jaillir consuma les deux cent cinquante hommes qui présentaient l’encens.

Nombres 21,28
De Heshbôn est sorti un feu, de la cité de Sihôn, une flamme qui a dévoré Ar en Moab, les seigneurs des hauteurs de l’Arnôn.

Nombres 26, 10
La terre, ouvrant sa gueule, les engloutit ainsi que Coré, lorsque mourut sa bande et que le feu dévora deux cent cinquante hommes ; ils servirent d’exemple.

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Le pays ruisselant de lait et de miel

L’expression se retrouve au moment où Israël découvre le pays de Canaan et se prépare à le conquérir :

Nombres 13,27
Ils firent ce récit à Moïse : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés et vraiment c’est un pays ruisselant de lait et de miel ; en voici les fruits ! »

Deutéronome 6,3

Tu écouteras, Israël, et tu veilleras à les mettre en pratique : ainsi tu seras heureux, et vous deviendrez très nombreux, comme te l’a promis le SEIGNEUR, le Dieu de tes pères, dans un pays ruisselant de lait et de miel.

Deutéronome 11,8-9
Vous garderez donc tout le commandement que je te donne aujourd’hui, afin que vous soyez courageux, et que vous entriez en possession du pays où vous allez passer pour en prendre possession, afin que vos jours se prolongent sur la terre que le SEIGNEUR a juré à vos pères de leur donner, ainsi qu’à leur descendance -un pays ruisselant de lait et de miel.

Une pénétration dans le pays qui est refusée par les Israélites. Dans le livre du Deutéronome, le pays est idéalisé et l’abondance est liée au respect de la loi et à l’obéissance aux commandements de Dieu.
Il est à noter que la promesse du pays n’est pas explicitement liée à la promesse faite à Abraham et aux autres patriarches. La promesse du pays est décrite dans d’autres termes que ceux que l’on trouve dans les promesses patriarcales. Cette différence indique que les traditions de l’Exode ont eu une indépendance par rapport aux traditions patriarcales. Elles ont été réunies et harmonisées pour former la longue histoire des origines d’Israël et pour donner une mémoire commune à tous les Israélites.

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La vocation de Moïse

Dans l’Ancien Testament, il y a une forme littéraire précise qui sert à décrire la vocation des envoyés de Dieu. Ainsi le « je suis avec toi » d’Ex 3,12 apparaît en Juges 6,16. Cette forme se compose des éléments suivants :

  • envoi : Dieu ordonne à son messager de partir, de parler en son nom

  • objection : le personnage appelé dit son opposition au projet de Dieu en évoquant soit sa jeunesse, sa petitesse, sa faiblesse…

  • encouragement : Dieu reprend cette remarque et la retourne par une parole d’encouragement « je suis avec toi ».

  • signe : pour emporter l’adhésion de « l’appelé », Dieu accorde un signe surnaturel ou extraordinaire.

Ces récits de vocations se retrouvent pour Gédéon :

Juges 6,14-21
Le SEIGNEUR se tourna vers lui et dit : « Va avec cette force que tu as et sauve Israël de Madiân. Oui, c’est moi qui t’envoie ! » Mais Gédéon lui dit : « Pardon, mon seigneur, comment sauverai-je Israël ? Mon clan est le plus faible en Manassé, et moi, je suis le plus jeune dans la maison de mon père ! »
Le SEIGNEUR lui répondit : « Je serai avec toi, et ainsi tu battras les Madianites tous ensemble. » Gédéon lui dit : « Si vraiment j’ai trouvé grâce à tes yeux, manifeste-moi par un signe que c’est toi qui me parles. Je t’en prie, ne t’éloigne pas d’ici jusqu’à ce que je revienne vers toi, le temps d’apporter mon offrande et de la déposer devant toi. » Le SEIGNEUR dit : « Je resterai jusqu’à ton retour. » Gédéon vint préparer un chevreau et, avec un épha de farine, il fit des pains sans levain. Il mit la viande dans un panier et le jus dans un pot, puis il apporta le tout sous le térébinthe et le lui présenta. L’ange de Dieu lui dit : « Prends la viande et les pains sans levain, pose-les sur cette roche et répands le jus ! » Ainsi fit Gédéon. L’ange du SEIGNEUR étendit l’extrémité du bâton qu’il avait à la main et toucha la viande et les pains sans levain. Le feu jaillit du rocher et consuma la viande et les pains sans levain. Puis l’ange du SEIGNEUR disparut à ses yeux.

Pour Jérémie :

Jérémie 1,5-9
« Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je [Dieu] te connaissais ; avant que tu ne sortes de son ventre, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. »
Je [Jérémie] dis : « Ah ! Seigneur DIEU, je ne saurais parler, je suis trop jeune. » Le SEIGNEUR me dit : « Ne dis pas : Je suis trop jeune. Partout où je t’envoie, tu y vas ; tout ce que je te commande, tu le dis ; n’aie peur de personne : je suis avec toi pour te libérer -oracle du SEIGNEUR. » Le SEIGNEUR, avançant la main, toucha ma bouche, et le SEIGNEUR me dit : « Ainsi je mets mes paroles dans ta bouche. »

et pour Ezéchiel :

Ezéchiel 2,3-10
Il me dit : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers des gens révoltés, des gens qui se sont révoltés contre moi, eux et leurs pères, jusqu’à aujourd’hui. Ces fils au visage obstiné et au coeur endurci, je t’envoie vers eux ; tu leur diras : « Ainsi parle le Seigneur DIEU. » Alors, qu’ils t’écoutent, ou ne t’écoutent pas -car c’est une engeance de rebelles-ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. Ecoute, fils d’homme, n’aie pas peur d’eux et n’aie pas peur de leurs paroles ; tu es au milieu de contradicteurs et d’épines, et tu es assis sur des scorpions ; n’aie pas peur de leurs paroles et ne t’effraie pas de leurs visages, car c’est une engeance de rebelles. Tu leur diras mes paroles, qu’ils t’écoutent ou qu’ils ne t’écoutent pas : ce sont des rebelles. Fils d’homme, écoute ce que je te dis : ne sois pas rebelle, comme cette engeance de rebelles ; ouvre la bouche et mange ce que je vais te donner. »
Je regardai : une main était tendue vers moi, tenant un livre enroulé. Elle le déploya devant moi ; il était écrit des deux côtés ; on y avait écrit des plaintes, des gémissements, des cris.

Toutes les vocations (juge et prophète) que Dieu suscite en Israël ont pour origine et pour modèle celle de Moïse.

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Noms de Dieu

Exode 6,1-3
Le SEIGNEUR dit à Moïse : « Maintenant, tu vas voir ce que je vais faire au Pharaon : par main forte, il les laissera partir, par main forte, il les chassera de son pays ! » Dieu adressa la parole à Moïse. Il lui dit : « C’est moi le SEIGNEUR. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Dieu Puissant, mais sous mon nom, « le SEIGNEUR », je ne me suis pas fait connaître d’eux. »

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