Dietrich Bonhoeffer - Espace temps
Evénements de portée générale |
Dietrich Bonhoeffer |
Evénements religieux de la même époque |
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1906 |
Le 4 février naissance des jumeaux Sabine et Dietrich Bonhoeffer |
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1907 |
Adolf Hitler échoue à l’examen d’entrée de l’Académie des Beaux Arts à Vienne |
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1912 |
Déménagement de la famille à Berlin |
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1923- |
Etudes de théologie protestante à Tübingen, Rome et Berlin |
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1924 |
Visite de Rome avec son frère Klaus |
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1927 |
Thèse de doctorat à Berlin |
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1928- |
Les années de la Grande Dépression économique |
1928 |
Pasteur proposant à Barcelone |
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1929 |
Assistant à la Faculté de théologie de Berlin |
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1930 |
Le parti national-socialiste devient le deuxième plus grand parti politique en Allemagne |
1930 |
Etudes à l’Union Theological Seminary de New York |
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1931 |
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1931 |
En août, Conférence de Cambridge |
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1931- |
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Suite |
Evénements de portée générale |
Dietrich Bonhoeffer |
Evénements religieux de la même époque |
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1933 |
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1933 |
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1933 |
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1934 |
Participation à la rencontre œcuménique de Fanö (Danemark) |
1934 |
En mai s’organise l’Eglise confessante à Barmen |
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1935 |
Le 15 septembre, les lois de Nuremberg ôtent la citoyenneté aux juifs allemands |
1935 |
En avril, direction du séminaire de prédicateurs de l’Eglise confessante |
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1936 |
En août, Jeux Olympiques à Berlin |
1936 |
En août, interdit d’enseignement à l’université de Berlin |
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1937 |
Le 5 novembre, Hitler révèle ses plans de guerre devant les hauts responsables de l’armée ; la résistance au sein même de l’armée s’organise |
1937 |
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1937 |
En juillet, Martin Niemöller est arrêté |
1938 |
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1938 |
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1939 |
En mars, l’Allemagne annexe l’Autriche (l’Anschluss) |
1939 |
En juin-juillet, voyage aux Etats-Unis |
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Suite |
Evénements de portée générale |
Dietrich Bonhoeffer |
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1939 |
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1940 |
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1940 |
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1941 |
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1940- |
Bonhoeffer rejoint la résistance militaire. Missions à l’étranger |
1942 |
En juin, commence à Auschwitz l’extermination des juifs dans les chambres à gaz |
1942 |
Nouvelle rencontre avec George Bell en Suède |
1943 |
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1943 |
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1944 |
Le 20 juillet, l’attentat contre Hitler échoue |
1944 |
En octobre, transfert à la prison de la Gestapo, rue Prinz Albrecht à Berlin |
1945 |
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1945 |
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Karl Barth est né à Bâle le 18 mai 1886 dans une famille de théologiens. Il fait des études de théologie en Suisse et en Allemagne. C’est là qu’il rencontre la théologie libérale. Devenu pasteur de paroisse en 1911 à Safenwil (Aargau), il le reste pendant la Première Guerre mondiale. L’horreur de la guerre le pousse à s’opposer de plus en plus à la théologie libérale de son époque. En 1921, il est appelé comme professeur de théologie réformée à la faculté de Göttingen (Allemagne). En 1922, il y publie son Commentaire de l’Epître aux Romains dans lequel il insiste sur la distance entre l’homme et Dieu, le ciel et la terre, le temps et l’éternité. Il s’agit d’un texte de 1919 qu’il a profondément retravaillé. On a dit de ce commentaire qu’il est » tombé comme une bombe dans le terrain de jeu des théologiens libéraux « . A partir de là, Barth va situer Dieu résolument en dehors de l’être humain, comme le » Tout Autre « . Dieu ne se révèle pas dans un sentiment humain, mais par les Ecritures et la prédication qui se fonde sur elles. Il n’y a pas de chemin de l’humain vers Dieu, c’est Dieu qui choisit de rencontrer l’être humain en Christ. Professeur en 1925 à Münster, puis en 1930 à Bonn, Barth commence à publier sa Dogmatique en 1932 (les derniers tomes verront le jour en 1967). Barth sera le co-fondateur de ce qu’on a appelé la théologie dialectique. Sa pensée mène dans les années 30 au conflit avec l’idéologie des » Chrétiens allemands « .
Sous l’influence de Barth, l’Eglise confessante organise la résistance et en 1934, c’est lui qui est le principal rédacteur de la Déclaration de Barmen. Barth s’est toujours engagé dans la politique, il était très tôt proche des Socialistes religieux, puis membre du Parti social-démocrate. En 1935, Barth est licencié de son poste à Bonn pour avoir refusé de prêter serment au Führer. Il est expulsé d’Allemagne et devient professeur de théologie à Bâle. Après la guerre, en 1946/47, Barth retourne comme professeur à Bonn. En 1948, il participe à la première assemblée mondiale du Conseil Oecuménique des Eglises à Amsterdam. A la fin de sa vie, Barth collabore aux mouvements qui luttent contre la prolifération des armes atomiques. Il meurt à Bâle en 1968. Il est l’un des théologiens les plus marquants du 20e siècle.
En 1914, quand éclate la Première Guerre mondiale, les Bonhoeffer ne manifestent pas les mêmes sentiments de patriotisme que leurs compatriotes. On est critique, même si Dietrich, comme tous les enfants de son âge, marque sur une carte de géographie les avancées du front. On raconte que, quand la sœur de Dietrich s’exclame à l’annonce de la guerre : » Hourrah, c’est la guerre ! « , sa mère lui donne une gifle.
A partir de 1916, la situation matérielle de la population devient de plus en plus difficile. On récolte des champignons dans les forêts, on glane dans les champs. Les suicides augmentent d’une façon effrayante. Puis, la famille est directement touchée : le frère de Dietrich, Walter, meurt le 28 avril 1918, quelques jours après son retour au front, touché par un obus.
Maria Horn, la gouvernante des enfants Bonhoeffer, était membre de la communauté de Herrnhut (en Moravie), fondée par le comte Zinzendorf en 1722. La spiritualité de Herrnhut est piétiste, ce qui signifie que l’on accorde une grande importance à la prière personnelle, à la lecture de la Bible et à la vie selon les préceptes évangéliques. Mettre en pratique les enseignements de Jésus est un leitmotiv de cette forme de spiritualité.
Un livre de prière, Paroles et Textes, qui existe encore aujourd’hui, présente pour chaque jour des versets de l’Ancien et du Nouveau Testament, commentés et suivis par une courte prière. Ce livre a accompagné Bonhoeffer durant toute sa vie. Il en a fait la base des offices qu’il propose à son séminaire de Finkenwalde.
Bonhoeffer apprécie aux Etats-Unis la laïcité de l’Etat et sa nette séparation d’avec l’Eglise, la vitalité des différentes dénominations, le sens de la responsabilité sociale de l’Eglise, l’ouverture de chacun aux questions personnelles, l’œcuménisme pratiqué, des discussions sans lourdeurs ni pathos. Mais il craint une expression de la vérité aux contours trop vagues, trop sentimentaux, une Eglise menacée de se transformer en club social et en fête de famille, sans rigueur et sans décision inspirée par la foi. C’est pourquoi il parlera de » protestantisme sans réformation « . Avec son ami Frank Fisher, il visite assidûment Harlem. Il dira plus tard à ses étudiants qu’il pensait avoir rencontré dans la piété des Noirs, dans leurs cultes et leur théologie » le christianisme de la Réformation « , tandis que la religion officielle en Amérique lui paraissait plutôt un événement social.