Dietrich Bonhoeffer - Textes bibliques

Le rapport au politique dans la Bible

Dans les textes bibliques, différents rapports au politique se côtoient. En voici deux qui semblent s’exclure… ou bien ouvrir à un débat et finalement conduire à des choix responsables dans une situation donnée.

Actes 5,29  » Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes  »
Mais Pierre et les apôtres répondirent: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. »

Romains 13,1-7 La soumission aux autorités
Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui. Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité se rebelle contre l’ordre voulu par Dieu, et les rebelles attireront la condamnation sur eux-mêmes. En effet, les magistrats ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre l’autorité? Fais le bien et tu recevras ses éloges,car elle est au service de Dieu pour t’inciter au bien. Mais si tu fais le mal, alors crains. Car ce n’est pas en vain qu’elle porte le glaive: en punissant, elle est au service de Dieu pour manifester sa colère envers le malfaiteur. C’est pourquoi il est nécessaire de se soumettre, non seulement par crainte de la colère, mais encore par motif de conscience. C’est encore la raison pour laquelle vous payez des impôts: ceux qui les perçoivent sont chargés par Dieu de s’appliquer à cet office. Rendez à chacun ce qui lui est dû: l’impôt, les taxes, la crainte, le respect, à chacun ce que vous lui devez.

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Rendez à César...

Une certaine interprétation du texte de Marc 12,17 (avec ses parallèles dans Matthieu 22,21 et Luc 20,25) défend l’idée selon laquelle la sphère du politique et celle du religieux doivent être strictement séparées. A première lecture, on peut en effet avoir cette impression. Toutefois, comme c’est l’être humain tout entier qui  » porte l’image de Dieu « , l’expression  » rendre à Dieu ce qui est à Dieu  » concerne bien tout l’humain, et non seulement un aspect religieux de son existence. C’est ainsi que des chrétiens comme Bonhoeffer ont compris qu’il ne fallait pas fermer les yeux devant ce qui se passe dans la sphère politique.

Marc 12,17
Jésus leur dit: « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils restaient à son propos dans un grand étonnement.

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Texte de Jérémie

Dans une prédication que Bonhoeffer donne à Londres le 21 janvier 1934, les auditeurs peuvent avoir l’impression qu’il s’identifie à Jérémie…

Jérémie 20,7-12
SEIGNEUR, tu as abusé de ma naïveté, oui, j’ai été bien naïf; avec moi tu as eu recours à la force et tu es arrivé à tes fins. A longueur de journée, on me tourne en ridicule, tous se moquent de moi. Chaque fois que j’ai à dire la parole, je dois appeler au secours et clamer:  » Violence, répression! » A cause de la parole du SEIGNEUR, je suis en butte, à longueur de journée, aux outrages et aux sarcasmes. Quand je dis: « Je n’en ferai plus mention, je ne dirai plus la parole en son nom », alors elle devient au-dedans de moi comme un feu dévorant, prisonnier de mon corps; je m’épuise à le contenir, mais n’y arrive pas. J’entends les propos menaçants de la foule – c’est partout l’épouvante: « Dénoncez-le! » – Oui, nous le dénoncerons! Tous mes intimes guettent mes défaillances: « Peut-être se laissera-t-il tromper dans sa naïveté, et nous arriverons à nos fins, nous prendrons notre revanche. » Mais le SEIGNEUR est avec moi comme un guerrier redoutable; mes persécuteurs trébucheront et n’arriveront pas à leurs fins. Ils seront couverts de honte – ils ne réussiront pas. Déshonneur à jamais! On ne l’oubliera pas. SEIGNEUR tout-puissant, toi qui examines le juste, qui vois sentiments et pensées, je verrai ta revanche sur eux, car c’est à toi que je remets ma cause.

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La tempête apaisée

La tempête apaisée est un des textes préférés de Bonhoeffer :

Matthieu 8,23-27
Il monta dans la barque et ses disciples le suivirent. Et voici qu’il y eut sur la mer une grande tempête, au point que la barque allait être recouverte par les vagues. Lui cependant dormait. Ils s’approchèrent et le réveillèrent en disant: « Seigneur, au secours! Nous périssons. » Il leur dit: « Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi? » Alors, debout, il menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les hommes s’émerveillèrent, et ils disaient: « Quel est-il, celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent! »

Un poème qu’il a composé pourrait en être le commentaire :

 » Les hommes vont vers Dieu dans leur misère,
Le supplient de les aider, le prient de leur donner bonheur et pain,
De les sauver de la maladie, de la faute et de la mort.
Tous agissent ainsi, tous, chrétiens et païens.

Les hommes vont vers Dieu dans Sa misère,
Le trouvent pauvre, méprisé, sans toit ni pain,
Ils le voient englouti par le péché, la faiblesse et la mort.
Les chrétiens sont auprès de Dieu dans Sa Passion.

Dieu va vers tous les hommes dans leur misère,
Les rassasie corps et âme par son pain,
Meurt sur la croix pour les chrétiens et les païens
Et pardonne aux uns comme aux autres. « 

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