Combattre le mal là où il se trouve - Aller plus loin

Face aux malheurs accidentels

Eric Fuchs écrit à la fin de son article  » L’espérance de l’Evangile et la souffrance « , publié dans le Bulletin du Centre protestant d’Etudes de Genève, 31ème année, n°4 et 5 1979 p.34-42 :
 » Reste encore une question, celle des malheurs accidentels, et des souffrances qu’ils entraînent. Commet comprendre ce surgissement sans cause du mal ? Le Nouveau Testament refuse de se prononcer sur cette question. Le seul texte qui évoque le problème (Luc 13,1-5) s’empresse de détourner la question vers autre chose. Que ce soit le mal politique (évoqué ici par l’épisode du massacre par Pilate de pèlerins galiléens) ou le mal naturel (l’accident de la tour de Siloé), Jésus refuse d’en expliquer l’origine. Ce qu’il veut au contraire, c’est appeler ses auditeurs à comprendre en quoi ces événements peuvent prendre sens pour eux. Il ne s’agit ni d’expliquer le malheur en en faisant la conséquence directe du péché (à la manière des amis de Job) ni d’y consentir avec fatalité, mais d’y voir le signe d’une mort, à l’œuvre dans le monde comme en chacun. Et de décider de ne pas succomber à la fascination de cette mort partout présente : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Face à la souffrance, d’où qu’elle vienne, c’est peut-être le dernier mot : croire que Dieu reste, malgré tout, le Dieu des vivants, et non celui des morts, celui qui dans l’abandon de son Fils crucifié dit non seulement son amour absolu mais encore sa décision qu’une telle souffrance ne sera plus jamais absurde. C’est pourquoi « il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures » (1Corinthiens 15,4). « 

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Dieu concerné par la souffrance

Bernard Mercier, prêtre du diocèse d’Angers, théologien et professeur à la Faculté de théologie de l’Université Catholique de l’Ouest écrit :
 » Nous nous heurtons tous à l’insupportable et au mystère de la souffrance. Cependant le croyant met Dieu dans ce mystère. Malgré le mal, il déclare garder foi au Dieu de Jésus-Christ qui se rend proche des hommes dans leurs souffrances, un Dieu devant et dans la souffrance des humains. Devant elle, lui faisant face, engageant la lutte contre elle. En elle, acceptant de payer le prix de son engagement et cela personnellement en Jésus-Christ. Lequel nous révèle un Dieu Amour que nos souffrances ne laissent pas insensibles puisqu’elles l’atteignent lui-même. En Jésus-Christ, nos souffrances passent en Dieu, in Deo. « 

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