Moïse - Contexte

Ex 3,1-15

Il s’agit d’un récit charnière entre les premiers chapitres du livre de l’Exode qui rapportent la situation d’oppression des Israélites en Egypte, oppression qui pousse Moïse à fuir et les chapitres 4-6 où Moïse retourne en Egypte pour affronter pharaon au nom du projet libérateur de Dieu. Ex 3,14,17 se situe au centre de la première section du livre de l’Exode.

Ex 1-2

La situation d’Israël et la naissance du héros Moïse

Ex 3,14,17

La rencontre de Dieu sur la montagne

Ex 4,186,27

Le retour de Moïse en Egypte auprès du peuple et contre pharaon

Le centre du passage appartient à un ensemble plus large qui va jusqu’à Ex 4,17. Il y a deux déplacements : en Ex 3,1, Moïse s’en va de chez Jéthro pour faire paître les troupeaux dans la montagne de l’Horeb, en Ex 4,18-20, Moïse retourne chez Jéthro, qu’il quitte pour aller en Egypte. Toute l’histoire d’Ex 3,14,17 se déroule en un seul lieu, la montagne de Dieu. Cela indique l’unité de cet épisode. Le récit est aussi construit autour d’un dialogue entre Moïse et Dieu.

Ex 3,3

« Je vais faire un détour »

Ex 3,4

« Me voici »

Ex 3,11

« Qui suis-je pour aller vers Pharaon ? »

Ex 3,13

« Quel est son nom ? »

Ex 4,1

« Ils ne me croiront pas, ils n’entendront pas ma voix »

Ex 4,10

« je ne suis pas doué….j’ai la bouche lourde »

Ex 4,13

« Envoie le dire par qui tu voudras! »

Aux questions et objections de Moïse, Dieu répond par des discours plus ou moins développés. Ex 3-4 raconte comment Moïse résiste à l’appel qui lui est adressé et comment de fuyard il devient ambassadeur auprès de pharaon ; de conducteur de troupeaux chez Jéthro, il devient conducteur de peuple pour Yhwh. Dieu réussit à convaincre Moïse après plusieurs rebondissements.

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Alliance

L’alliance est une faveur dont Dieu a l’initiative et que Dieu accorde à Israël. Dieu lui offre par cette relation une forme de bonheur. La formule typique de cette relation privilégiée est la suivante : « il sera ton Dieu, tu seras son peuple », avec différentes variantes : Ex 19,6. Même si les deux partenaires demeurent libres l’un et l’autre, la relation n’est pas symétrique. Israël peut accepter ou refuser, mais il assume les conséquences de son choix. Israël est dans la positon du vassal. Il a des obligations vis-à-vis de Dieu, son seul suzerain. Ces obligations sont contenues dans la Loi. Tout le contrat repose sur le premier commandement « tu n’auras pas d’autres dieux que moi ». Malgré le caractère contractuel, l’alliance est renouvelable car elle fut trahie à maintes reprises dans l’histoire d’Israël.
A cet usage de la notion d’alliance, s’ajoute une compréhension différente de l’alliance dans la Genèse (Gn 9,1-17, l’alliance avec Noé ; Gn 15,7-21 et Gn 17, l’alliance avec Abraham) et d’autres livres. La notion d’alliance est élargie. Par une promesse inamovible, elle concerne l’humanité dans sa quête de sécurité alimentaire et de vie. L’alliance est souvent unilatérale et perpétuelle. Dieu seul s’engage. Ce thème donne lieu à de nouveaux développements en Jerémie 31,31-34 ; Ezéchiel 16,59-63 ; Néhémie 8-10 avec l’expression « nouvelle alliance ». Cela préfigure la manière dont le Nouveau Testament fait sien le motif de l’alliance nouvelle : Galates 3,15-18 ; Romains 9-11.

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Exode

Au coeur de l’histoire du peuple d’Israël, il y a la mémoire de la sortie d’Egypte que raconte le livre de l’Exode. Le nom du livre est tiré d’un mot grec qui signifie la sortie, le départ. En hébreu le livre s’appelle shemôt « noms ». Le livre raconte l’événement fondateur par excellence par lequel le peuple d’Israël dit comment il est advenu comme peuple de Dieu. Lorsqu’il résume son histoire, Israël peut omettre de mentionner les patriarches, mais il n’oublie jamais la tradition de l’Exode, la libération d’Egypte, Deutéronome 4,32-40, 6,20-24.

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Situation du texte

Exode 1 fait le lien avec le livre de la Genèse et indique que le changement de pharaon va induire des relations plus difficiles entre le pharaon et les Israélites. En effet, la Genèse présente des relations pacifiques avec l’Egypte dans le cadre de l’histoire du patriarche Joseph. Le début du livre de l’Exode fait état d’une situation dans laquelle les Israélites deviennent une population corvéable et asservie. Après ce tableau général, le chapitre 2 de l’Exode est consacré au personnage de Moïse. Il raconte la légende de la naissance de Moïse, son sauvetage miraculeux des eaux du Nil et son adoption par la fille du pharaon. Le chapitre deux s’achève par la fuite de Moïse au pays de Madian après avoir commis un meurtre. Il est repoussé comme médiateur par ses propres frères israélites et obligé de quitter l’Egypte pour rester en vie et pour échapper à la condamnation égyptienne. En exil, au pays de Madian, Moïse épouse Cippora fille de Jéthro (Parallèles avec Genèse 27-35).
A partir d’Ex 4,21, Moïse est en route pour l’Egypte pour accomplir le projet de Dieu. En Ex 5, Moïse et Aaron vont chez le pharaon et cette rencontre provoque un durcissement des conditions de vie des Israélites. En Ex 6, Dieu promet d’intervenir pour délivrer les Israélites en raison de l’alliance. Les chapitres 7-11 sont une longue narration de la confrontation avec pharaon. Ils décrivent les dix fléaux imposés par Dieu à l’Egypte.

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La figure du berger dans l'Ancien Testament

La figure du berger est une figure récurrente dans l’Ancien Testament : Abel, Genèse 4,1 ; Abraham au mode de vie semi-nomade, Genèse 13 ; Jacob, en Genèse 29-31, berger des troupeaux de son beau père Laban, évoque fortement la situation de Moïse ; le prophète Amos fut berger avant de devenir prophète, Amos 1,1. La figure du berger est plus que tout autre attachée à David. A l’occasion de sa désignation par Dieu, comme à l’occasion du combat contre Goliath, il est fait allusion à son travail de berger. En Ezéchiel 34, la figure du berger sert de métaphore pour le pouvoir royal, le prophète dénonce les chefs d’Israël comme de mauvais bergers et annonce que Dieu lui-même viendra « paître son troupeau ». L’image du berger est aussi utilisée pour dire la fonction protectrice et bienfaisante de Dieu, Psaumes 23,1 ; 80,2.

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Madian et Israël

Madian désigne un territoire à l’est de l’Araba et du golfe d’Aqaba au Nord de l’Arabie Saoudite. Les Madianites sont connus depuis le 12-11e siècle av. JC en raison de leurs contacts avec l’Egypte. Le nom inclut plusieurs clans dont les qénites auxquels ils sont associés et parfois identifiés, Juges 4,11.
Dans l’Ancien Testament, Les Madianites sont soit bergers soit plutôt commerçants caravaniers. Ils jouent un rôle important dans le commerce des gommes et de l’encens, Genèse 37.
Ils sont considérés de manière très positive en Israël, (Exode 2-3 et 18) ou au contraire comme des ennemis (Nombres 22,4s ; 25,31).

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Les dix plaies d'Egypte

Les dix plaies d’Egypte:

  1. eau du Nil changée en sang

  2. invasion de grenouilles

  3. invasion de moustiques

  4. invasion de mouches

  5. épizootie

  6. ulcères

  7. grêle

  8. nuée de sauterelles

  9. ténèbres sur tout le pays

  10. mort des premiers nés.

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La montagne de Dieu

La montagne est le lieu d’habitation et de révélation divine par excellence ; le Sinaï, la montagne de Sion sont la résidence de Yhwh. Il est probable que la montagne de Dieu, dont la localisation demeure incertaine, fut d’abord un ancien sanctuaire et lieu cultuel lié aux tribus madianites ou qénites.
Dans le Proche Orient Ancien, la montagne est fréquemment associée aux divinités. Elle qualifie les dieux de l’orage. A Ougarit, Baal, grand dieu de l’orage, habite le mont Saphon et est appelé Baal Saphon. La montagne (cosmique) est le point de jonction entre le ciel et la terre, le centre du monde. Le phénomène de divinisation des montagnes et d’identification avec des divinités est connu. En Canaan plusieurs montagnes sont des montagnes des dieux : le Liban, l’Hermon, le Tabor, le Carmel. En 1Rois 20,23, le Dieu d’Israël est qualifié de « dieu des montagnes » par les Araméens.

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