Nicodème - Textes bibliques

Nicodème dans l’évangile selon Jean

Nicodème est évoqué trois fois : au début de l’évangile dans le dialogue avec Jésus (texte travaillé Jean 3,1-21), dans une discussion entre Pharisiens au sujet de Jésus, et pour la mise au tombeau de Jésus.

Jean 7,50-51 Mais l’un d’entre les Pharisiens, ce Nicodème qui naguère était allé trouver Jésus, dit : « Notre Loi condamnerait-elle un homme sans l’avoir entendu et sans savoir ce qu’il fait ? »
Jean 19,38-42 Après ces événements, Joseph d’Arimathée, qui était un disciple de Jésus mais s’en cachait par crainte des autorités juives, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Jésus. Pilate acquiesça, et Joseph vint enlever le corps. Nicodème vint aussi, lui qui naguère était allé trouver Jésus au cours de la nuit. Il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes, avec des aromates, suivant la manière juive d’ensevelir. A l’endroit où Jésus avait été crucifié il y avait un jardin, et dans ce jardin un tombeau tout neuf où jamais personne n’avait été déposé. En raison de la fête juive de la Préparation, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

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L’aveugle-né

Le récit de la guérison de l’aveugle-né (Jean 9,1-41) est un exemple de changement radical. La naissance et ses aléas sont au cœur du débat. Pour tout l’entourage, naître aveugle ne peut simplement relever d’un hasard malheureux et il faut en trouver l’origine dans la faute des parents ou de l’aveugle. Guéri au tout début du récit, l’aveugle-né confessera sa foi en Jésus comme Seigneur après de longues discussions avec l’entourage ou les autorités juives qui s’obstinent dans leur aveuglement.

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L’Esprit, le paraclet

L’Esprit demeure en Jésus :

Jean 1,32-34 Et Jean porta son témoignage en disant : « J’ai vu l’Esprit, tel une colombe, descendre du ciel et demeurer sur lui. Et je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui qui m’a dit : “Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.” Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu. »

Après la résurrection de Jésus, l’Esprit témoignera de sa présence auprès des croyants. Il est le « paraclet » c’est-à-dire l’intercesseur promis par Jésus avant sa mort :

Jean 7,37-39 Le dernier jour de la fête, qui est aussi le plus solennel, Jésus, debout, se mit à proclamer : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et que boive celui qui croit en moi. Comme l’a dit l’Ecriture : “De son sein couleront des fleuves d’eau vive.” » Il désignait ainsi l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui : en effet, il n’y avait pas encore d’Esprit parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

Jean 14,15-17 « Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements ; moi, je prierai le Père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours. C’est lui l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable d’accueillir parce qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas. Vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous et il est en vous ».

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Le souffle créateur

L’expression « naître d’esprit » fait aussi écho à la création de l’être humain, de l’Adam, qui est né de la glaise et du souffle de Dieu:
Genèse 2,7 Le SEIGNEUR Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant.

Le souffle de Dieu est porteur de vie dans la tradition biblique. Ainsi dans une grande vision, le prophète Ezéchiel voit les ossements être ranimés par le souffle de Dieu:
Ezéchiel 37,1-10 La main du SEIGNEUR fut sur moi ; il me fit sortir par l’esprit du SEIGNEUR et me déposa au milieu de la vallée : elle était pleine d’ossements. Il me fit circuler parmi eux en tout sens ; ils étaient extrêmement nombreux à la surface de la vallée, ils étaient tout à fait desséchés. Il me dit : « Fils d’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? » Je dis : « Seigneur DIEU, c’est toi qui le sais ! » Il me dit : « Prononce un oracle contre ces ossements ; dis-leur : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur. Ainsi parle le Seigneur DIEU à ces ossements : Je vais faire venir en vous un souffle pour que vous viviez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, j’étendrai sur vous de la peau, je mettrai en vous un souffle et vous vivrez ; alors vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR. » Je prononçai l’oracle comme j’en avais reçu l’ordre ; il y eut un bruit pendant que je prononçais l’oracle et un mouvement se produisit : les ossements se rapprochèrent les uns des autres. Je regardai : voici qu’il y avait sur eux des nerfs, de la chair croissait et il étendit de la peau par-dessus ; mais il n’y avait pas de souffle en eux. Il me dit : « Prononce un oracle sur le souffle, prononce un oracle, fils d’homme ; dis au souffle : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Souffle, viens des quatre points cardinaux, souffle sur ces morts et ils vivront. » Je prononçai l’oracle comme j’en avais reçu l’ordre, le souffle entra en eux et ils vécurent ; ils se tinrent debout : c’était une immense armée.

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Jésus baptisant

Après la rencontre avec Nicodème, il est dit que Jésus baptisait en Judée, avant même l’arrestation de Jean le Baptiste. Mais cette assertion est corrigée tout de suite après par une notice disant que ce sont les disciples de Jésus qui baptisaient:
Jean 4,1-2 Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient entendu dire qu’il faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean, – à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples – .
L’évangile de Jean, contrairement aux évangiles synoptiques, rapporte donc une coexistence du ministère public de Jésus avec celui de Jean le Baptiste et même une rivalité, le plus grand succès de Jésus provoquant l’hostilité des autorités juives. On peut faire l’hypothèse qu’il s’agit là d’une tradition ancienne. La rédaction finale de l’évangile selon Jean met bien l’accent sur la spécificité du ministère de Jésus et sur son identité de Fils de Dieu dès le début de l’évangile.

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Le baptême dans le livre des Actes des apôtres

Le livre des actes des Apôtres rapporte plusieurs récits de conversion suivie du baptême. Le baptême est le signe du pardon des péchés et du don de l’esprit.

Actes 2,37-41 Le cœur bouleversé d’entendre ces paroles, ils (juifs venus à Jérusalem) demandèrent à Pierre et aux autres apôtres : « Que ferons-nous, frères ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous : que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit. Car c’est à vous qu’est destinée la promesse, et à vos enfants ainsi qu’à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. » Par bien d’autres paroles Pierre rendait témoignage et les encourageait : « Sauvez-vous, disait-il, de cette génération dévoyée. » Ceux qui accueillirent sa parole reçurent le baptême, et il y eut environ trois mille personnes ce jour-là qui se joignirent à eux.

Le récit du baptême de l’eunuque éthiopien permet de souligner qu’il est offert à tous sans conditions d’appartenance à un groupe et sans conditions de pureté rituelle:
Actes 8,26-39 L’ange du Seigneur s’adressa à Philippe : « Tu vas aller vers le midi, lui dit-il, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza ; elle est déserte. » Et Philippe partit sans tarder. Or un eunuque éthiopien, haut fonctionnaire de Candace, la reine d’Ethiopie, et administrateur général de son trésor, qui était allé à Jérusalem en pèlerinage, retournait chez lui ; assis dans son char, il lisait le prophète Esaïe. L’Esprit dit à Philippe : « Avance et rejoins ce char. » Philippe y courut, entendit l’eunuque qui lisait le prophète Esaïe et lui dit : « Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? » – « Et comment le pourrais-je, répondit-il, si je n’ai pas de guide ? » Et il invita Philippe à monter s’asseoir près de lui. Et voici le passage de l’Ecriture qu’il lisait : Comme une brebis que l’on conduit pour l’égorger,
comme un agneau muet devant celui qui le tond,
c’est ainsi qu’il n’ouvre pas la bouche.
Dans son abaissement il a été privé de son droit.
Sa génération, qui la racontera ?
Car elle est enlevée de la terre, sa vie.
S’adressant à Philippe, l’eunuque lui dit : « Je t’en prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi ? De lui-même ou de quelqu’un d’autre ? » Philippe ouvrit alors la bouche et, partant de ce texte, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus. Poursuivant leur chemin, ils tombèrent sur un point d’eau, et l’eunuque dit : « Voici de l’eau. Qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? » Il donna l’ordre d’arrêter son char ; tous les deux descendirent dans l’eau, Philippe et l’eunuque, et Philippe le baptisa. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur emporta Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, mais il poursuivit son chemin dans la joie.

Le baptême est individuel mais peut aussi concerner toute une maisonnée:
Actes 16,14-15 et 30-33 L’une d’elles, nommée Lydie, était une marchande de pourpre originaire de la ville de Thyatire qui adorait déjà Dieu. Elle était tout oreilles ; car le Seigneur avait ouvert son cœur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. Lorsqu’elle eut reçu le baptême, elle et sa maison, elle nous invita en ces termes : « Puisque vous estimez que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. » Et elle nous a forcés d’accepter. (…) Puis, les ayant fait sortir, il leur dit : « Messieurs, que dois-je faire pour être sauvé ? » Ils lui répondirent : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison. » Ils annoncèrent alors la parole du Seigneur, à lui et à tous ceux qui vivaient dans sa demeure. A l’heure même, en pleine nuit, le geôlier les emmena pour laver leurs plaies ; puis, sans plus attendre, il reçut le baptême, lui et tous les siens.

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Personne ne reçoit son témoignage

Des déclarations surprenantes parce que contradictoires se trouvent dans le dernier témoignage de Jean le Baptiste. Il dit « personne ne reçoit son témoignage » en parlant du témoignage de Jésus et pourtant il est lui, Jean le Baptiste, en train de témoigner que Jésus est « celui qui vient d’en haut » !!!! Et tout de suite après avoir dit que « personne ne reçoit son témoignage » il ajoute « celui qui a reçu son témoignage ratifie que Dieu est véridique ».

Le mot important est ici est le verbe « recevoir » qui a été expliqué plus haut en 3,27 : « un homme ne peut rien recevoir si cela ne lui a pas été donné du ciel ». Le témoignage de Jésus ne peut se recevoir que comme un don, ce don étant Jésus lui-même. Cela explique la fin du témoignage de Jean : « celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui n’obéit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» Il s’agit ici de l’alternative entre foi et incrédulité. Mais l’évangéliste utilise ici (pour la seule fois dans l’évangile) un verbe qui signifie « désobéir » ou « être rebelle » en opposition à « croire ». Ce faisant il met en évidence que l’incrédulité est ici un refus de recevoir le témoignage, donc le refus d’être au bénéfice du don de Dieu. Dans ce cas la personne se place elle-même sous le jugement de Dieu.
Jean 3,27-36 Jean leur fit cette réponse: «Un homme ne peut rien recevoir si cela ne lui a pas été donné du ciel. Vous-mêmes, vous m’êtes témoins que j’ai dit : ‹Moi, je ne suis pas le Christ, mais je suis celui qui a été envoyé devant lui.› Celui qui a l’épouse est l’époux; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il l’écoute et la voix de l’époux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est parfaite. Il faut qu’il grandisse, et que moi, je diminue. Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tout. Celui qui est de la terre est terrestre et parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel témoigne de ce qu’il a vu et de ce qu’il a entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage ratifie que Dieu est véridique. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, qui lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis en sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui n’obéit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» Traduction d’après la Traduction Œcuménique de la Bible

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Fils d’homme

Le récit du livre de Daniel fait partie de la littérature apocalyptique Le terme apocalyptique a pris en français le sens de catastrophe très violente évoquant la fin du monde. Dans la Bible ce terme se rapporte bien à la fin des temps, mais il signifie " dévoiler ", " révéler ".* ou littérature de révélation. Cette littérature est généralement rédigée dans des périodes de grandes crises. Le temps du jugement et du salut de Dieu est renvoyé à la fin des temps mais il est attendu avec impatience par tous les croyants persécutés. Dans ce récit, le narrateur rapporte la vision qu’il a eue en songe. Avec le vieillard, la figure du Fils d’homme sont les seules figures positives au milieu des figures bestiales. Le récit s’étend beaucoup plus sur le règne des bêtes que sur celui du Fils d’homme. A la fin du récit il semble que cette figure du Fils d’homme soit identifiée au « peuple des saints du Très-Haut ».

Daniel 7,13-28 Je regardais dans les visions de la nuit, et voici qu’avec les nuées du ciel venait comme un Fils d’Homme ; il arriva jusqu’au Vieillard, et on le fit approcher en sa présence. Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté : les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite. Mon esprit à moi, Daniel, fut angoissé au-dedans de son enveloppe, et les visions de mon esprit me tourmentaient. Je m’approchai d’un de ceux qui se tenaient là, et je demandai ce qu’il y avait de certain au sujet de tout cela. Il me le dit et me fit connaître l’interprétation des choses : « Quant à ces bêtes monstrueuses qui sont au nombre de quatre : Quatre rois se lèveront de la terre ; puis les Saints du Très-Haut recevront la royauté et ils posséderont la royauté pour toujours et à tout jamais. » Alors je voulus avoir le cœur net au sujet de la quatrième bête, qui était différente de toutes et très redoutable, avait des dents de fer et des griffes de bronze, mangeait, déchiquetait et foulait le reste aux pieds ; et au sujet des dix cornes qu’elle avait sur la tête, puis de l’autre qui s’était élevée et devant laquelle trois étaient tombées : cette corne avait des yeux et une bouche qui disait des choses monstrueuses, et son aspect était plus grand que celui de ses congénères ; je regardais, et cette corne faisait la guerre aux Saints et l’emportait sur eux, jusqu’à ce que vienne le Vieillard et que le jugement soit donné en faveur des Saints du Très-Haut, que le temps arrive et que les Saints possèdent la royauté. Il me parla ainsi : « Quant à la quatrième bête : Un quatrième royaume adviendra sur la terre, qui différera de tous les royaumes, dévorera toute la terre, la piétinera et la déchiquettera. Et quant aux dix cornes : De ce royaume-là se lèveront dix rois ; puis un autre se lèvera après eux. Celui-là différera des précédents ; il abattra trois rois ; il proférera des paroles contre le Très-Haut et molestera les Saints du Très-Haut ; il se proposera de changer le calendrier et la Loi, et les Saints seront livrés en sa main durant une période, deux périodes et une demi-période. Puis le tribunal siégera, et on fera cesser sa souveraineté, pour l’anéantir et le perdre définitivement. Quant à la royauté, la souveraineté et la grandeur de tous les royaumes qu’il y a sous tous les cieux, elles ont été données au peuple des Saints du Très-Haut : Sa royauté est une royauté éternelle ; toutes les souverainetés le serviront et lui obéiront. » Ici prend fin le récit. Pour moi Daniel, mes réflexions me tourmentèrent beaucoup ; mes couleurs en furent altérées, et je gardai la chose dans mon cœur.

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Ciel

Pour la Bible, le ciel est l’espace réservé à Dieu. Cet espace est infini et inaccessible aux humains. Dieu, dans le ciel échappe totalement à l’être humain. Cette image permet de signifier que Dieu est le Très-Haut, le Tout-Autre qui règne sur l’univers :

Esaïe 14,12-17 Comment es-tu tombé du ciel,
Astre brillant, Fils de l’Aurore ?
Comment as-tu été précipité à terre,
toi qui réduisais les nations,
toi qui disais :
« Je monterai dans les cieux,
je hausserai mon trône
au-dessus des étoiles de Dieu,
je siégerai sur la montagne de l’assemblée divine
à l’extrême nord,
je monterai au sommet des nuages,
je serai comme le Très-Haut. »
Mais tu as dû descendre dans le séjour des morts
au plus profond de la Fosse.
Ceux qui te voient fixent sur toi leur regard
et te dévisagent attentivement :
« Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre
et qui faisait s’écrouler les royaumes,
qui transformait le monde en désert,
rasant les villes
et ne rendant pas à leur foyer les prisonniers ? »

Elle permet aussi de dire que l’être humain ne connaît Dieu que dans la mesure où il se révèle. Ainsi pour les commandements qu’Il donne :
Deutéronome 30,11-14 Oui, ce commandement que je te donne aujourd’hui n’est pas trop difficile pour toi, il n’est pas hors d’atteinte. Il n’est pas au ciel ; on dirait alors : « Qui va, pour nous, monter au ciel nous le chercher, et nous le faire entendre pour que nous le mettions en pratique ? » Il n’est pas non plus au-delà des mers ; on dirait alors : « Qui va, pour nous, passer outre-mer nous le chercher, et nous le faire entendre pour que nous le mettions en pratique ? » Oui, la parole est toute proche de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la mettes en pratique.

Israël en exil supplie Dieu de se rapprocher :
Esaïe 63,19 depuis longtemps nous sommes ceux sur qui tu n’exerces plus ta souveraineté, ceux sur qui ton nom n’est plus appelé. Ah si seulement tu déchirais les cieux et si tu descendais, tel que les montagnes soient secouées devant toi ! »

Deux héros de l’Ancien Testament, Hénok et Elie sont montés au ciel au moment de leur mort :
Genèse 5,24 ayant suivi les voies de Dieu, Henok disparut car Dieu l’avait enlevé.
2Rois 2,11 Tandis qu’ils (Elie et Elisée) poursuivaient leur route en parlant, voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre ; Elie monta au ciel dans la tempête.

L’évangile de Jean en disant : « nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme » fait écho à cette tradition juive en la relativisant. En effet, ce qui importe c’est la révélation, donc ce qui descend du ciel.

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Le serpent d’airain

Ce récit fait partie des récits de révolte du peuple dans le désert. Ils regrettent d’avoir quitté l’Egypte où ils mangeaient à leur faim. Ils trouvent la mort en étant mordus par des serpents. Ce fléau les pousse à la repentance. Dieu leur donne alors un signe : un serpent de feu suspendu à un bout de bois. C’est le signe que Dieu domine le mal et est un Dieu de vie pour celui qui croit en lui. La vie n’est pas en Egypte mais dans cette marche dans le désert avec Dieu.

Nombres 21,4-9 Ils partirent de Hor-la-Montagne par la route de la mer des Joncs, en contournant le pays d’Edom, mais le peuple perdit courage en chemin. Le peuple se mit à critiquer Dieu et Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte ? Pour que nous mourions dans le désert ! Car il n’y a ici ni pain ni eau et nous sommes dégoûtés de ce pain de misère ! » Alors le SEIGNEUR envoya contre le peuple des serpents brûlants qui le mordirent, et il mourut un grand nombre de gens en Israël. Le peuple vint trouver Moïse en disant : « Nous avons péché en critiquant le SEIGNEUR et en te critiquant ; intercède auprès du SEIGNEUR pour qu’il éloigne de nous les serpents ! » Moïse intercéda pour le peuple, et le SEIGNEUR lui dit : « Fais faire un serpent brûlant et fixe-le à une hampe : quiconque aura été mordu et le regardera aura la vie sauve. » Moïse fit un serpent d’airain et le fixa à une hampe et lorsqu’un serpent mordait un homme, celui-ci regardait le serpent d’airain et il avait la vie sauve.

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Relever le Temple en 3 jours

Dans l’évangile selon Jean, l’épisode de Jésus au temple de Jérusalem chassant les marchands se trouve au tout début. Il se termine par un dialogue entre Jésus et les autorités juives à partir d’une parole de Jésus concernant la destruction du temple et son relèvement par Jésus en 3 jours. L’évangéliste termine ce récit par une incise qui parle de la résurrection de Jésus. On retrouve là un procédé habituel dans l’évangile selon Jean qui consiste à se placer en tant qu’auteur résolument après les évènements décrits puisqu’ils ne peuvent être interprétés qu’après la résurrection de Jésus Christ. Ainsi l’auteur dit que les disciples se sont souvenus de cette parole de Jésus sur le temple ce qui leur a permis de croire que la mort de Jésus sur la croix n’était pas un échec mais paradoxalement une victoire. Jésus est le Messie annoncé par les Ecritures.
Jean 2,13-22 La Pâque juive était proche et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes ainsi que les changeurs qui s’y étaient installés. Alors, s’étant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, et les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa leurs tables ; et il dit aux marchands de colombes : « Otez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera. Mais les autorités juives prirent la parole et lui dirent : « Quel signe nous montreras-tu, pour agir de la sorte ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai. » Alors ces Juifs lui dirent : « Il a fallu quarante-six ans pour construire ce temple et toi, tu le relèverais en trois jours ? » Mais lui parlait du temple de son corps. Aussi, lorsque Jésus se releva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Ecriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite.

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Le Messie doit rester à jamais

Dans ce grand monologue, Jésus annonce sa mort en disant que « le Fils de l’homme doit être glorifié.» Devant l’incompréhension de la foule Jésus dit alors « qu’il sera élevé ». L’évangéliste précise : « par ces paroles il indiquait de quelle mort il allait mourir ». La foule dit alors son désaccord : le Messie doit rester à jamais, comment alors Jésus peut-il parler du Fils de l’homme qui doit mourir ? Cette approche en termes d’incompréhension et de questions permet à l’évangéliste de répondre aux questionnements et aux doutes de l’auditeur et du lecteur.

Jean 12,20-36 Il y avait quelques Grecs qui étaient montés pour adorer à l’occasion de la fête. Ils s’adressèrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée et ils lui firent cette demande : « Seigneur, nous voudrions voir Jésus. » Philippe alla le dire à André, et ensemble ils le dirent à Jésus. Jésus leur répondit en ces termes : « Elle est venue, l’heure où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour cette heure que je suis venu. Père, glorifie ton nom. » Alors, une voix vint du ciel : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » La foule qui se trouvait là et qui avait entendu disait que c’était le tonnerre ; d’autres disaient qu’un ange lui avait parlé. Jésus reprit la parole : « Ce n’est pas pour moi que cette voix a retenti, mais bien pour vous. C’est maintenant le jugement de ce monde, maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » – Par ces paroles il indiquait de quelle mort il allait mourir. La foule lui répondit : « Nous avons appris par la Loi que le Messie doit rester à jamais. Comment peux-tu dire qu’il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est-il, ce Fils de l’homme ? » Jésus leur répondit : « La lumière est encore parmi vous pour un peu de temps. Marchez pendant que vous avez la lumière, pour que les ténèbres ne s’emparent pas de vous : car celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, pour devenir des fils de lumière. » Après leur avoir ainsi parlé, Jésus se retira et se cacha d’eux.

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Le Fils

Dans les évangiles synoptiques Synoptique vient d'un terme grec qui signifie « voir ensemble » (syn=ensemble et opsis=le regard/la vue). Les trois évangiles selon Matthieu, Marc et Luc sont appelés synoptiques car ils présentent suffisamment de ressemblances pour qu'on puisse les "regarder ensemble".*, cette désignation revient à des moments clés de la vie de Jésus comme à son baptême:

Matthieu 3,17 Et voici qu’une voix venant des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. »,
lors de la transfiguration :
Luc 9,35 Et il y eut une voix venant de la nuée ; elle disait : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez-le ! »
Dans l’évangile selon Marc, cette confession de foi : « vraiment cet homme était Fils de Dieu » est mise dans la bouche du centurion romain au pied de la croix où Jésus est mort:
Marc 15,39 Le centurion qui se tenait devant lui, voyant qu’il avait ainsi expiré, dit : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. »

L’évangéliste affirme ainsi que c’est dans cette mort infamante que l’on peut reconnaître le Fils de Dieu.

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Parabole du jugement dernier

Ce texte de Matthieu 25 qui parle d’un tri entre les brebis et les chèvres a alimenté l’imaginaire sur le jugement dernier. Pourtant ce texte appartient plus au genre littéraire de la parabole et il vient illustrer comme les trois paraboles précédentes le discours de Jésus sur la nécessité de veiller parce que personne ne connaît ni le jour ni l’heure de la venue du Fils de l’homme. Et dans ce texte les bénis qui reçoivent en partage le Royaume de Dieu ont exercé la justice mais sans le savoir et vice-versa pour les maudits. Cette parabole veut surtout mettre en évidence que la foi véritable en Christ est une foi vécue dans les relations avec le monde, avec le prochain, et non pas simplement une foi confessée du bout des lèvres. Paul ne dit pas autre chose quand il écrit que la foi engage dans les œuvres, bien que les œuvres ne justifient pas.

Matthieu 25,31-46 « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, alors il siégera sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres. Il placera les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi.” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? Quand nous est-il arrivé de te voir malade ou en prison, et de venir à toi ?” Et le roi leur répondra : “En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !” Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, maudits, au feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors eux aussi répondront : “Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou en prison, sans venir t’assister ?” Alors il leur répondra : “En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes à la vie éternelle. »

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Des ténèbres à la lumière

La séquence du dialogue avec Nicodème se termine par un développement sur le jugement. L’évangéliste emploie le langage symbolique et oppose la lumière, une des figures de Jésus, aux ténèbres. La boucle est ainsi bouclée : Nicodème venait vers Jésus dans la nuit et à la fin, le lecteur avec lui est placé devant le choix d’aller vers la lumière ou rester dans les ténèbres.

Jean 3,19-21 « Et le jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses œuvres ne soient démasquées. Celui qui fait la vérité vient à la lumière pour que ses œuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu. »

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