Conter l’Evangile - Aller plus loin

Un texte d'Odon Vallet

« La parabole est hyperbole. Car il serait abusif, pour sauver un animal, d’abandonner quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert où, sans guide, animaux et humains risquent de s’égarer. Même si le « désert » dont il est question ici est plutôt un pâturage sec de Judée ou de Samarie, parsemé de points d’eau.
Mais cette comparaison excessive illustre les principes de l’assurance et de la mutualité, tout comme les fondements du secours aux victimes et de l’aide aux sinistrés. Nous acceptons de majorer d’un pour cent le prix de nos voyages pour bénéficier d’une assistance-rapatriement. Cela ne nous empêche pas de nous enthousiasmer pour les récits de sauvetage en montagne ou sur les mers: Paul Keller, pasteur protestant et ancien président du syndicat des guides, a ainsi porté sur ses épaules, comme le bon pasteur de l’Evangile, un alpiniste anglais en perdition dans l’Himalaya, à sept mille mètres d’altitude.
Notre société a besoin tout à la fois de mécanismes de sécurité et d’actes de dévouement. Le problème est de savoir à quel prix les payer en termes de primes d’assurance ou de vies humaines lorsque est mise en danger la bourse de l’assuré ou la vie du sauveteur : il y a des recherches à interrompre et des risques à ne pas couvrir.
Il y en a d’autres à courir pour sauver son prochain et, enfants, nous avons tous admiré Tintin sauvant Tchang des eaux furieuses du Yang-tsé et de l’enfer blanc du Tibet. Avec Milou comme saint-bernard des neiges éternelles, le jeune reporter y porta son ami chinois sur les épaules comme Jésus sa brebis. »

Odon Vallet

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La brebis perdue et le pasteur déçu

Voici ce que dit un pasteur à propos de la parabole de la brebis perdue:
« Pendant longtemps, j’ai souffert de ma paroisse. Je la trouvais triste, peu fervente, éclatée, lourde. Lorsque je rencontrais des collègues, j’étais un peu jaloux de ce qu’ils me racontaient de leur propre Eglise. Je me considérais comme le pasteur d’un troupeau fragile, blessé, perdu.
En lisant la parabole, j’ai compris que la brebis perdue était particulièrement précieuse pour Dieu, et qu’il avait laissé le reste de son troupeau pour aller la chercher. Pour moi, cette parabole a été une parole de grâce. »

Nouis Antoine Un catéchisme protestant Lyon Réveil Publications 1997 p. 469

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