Ascension et Pentecôte - Espace temps

La destruction du Temple de Jérusalem

En 70 après JC, le Temple est détruit lors de la prise de Jérusalem par les Romains sous le règne de l’Empereur Titus. Le mobilier et les objets de culte que renfermait le Temple sont emmenés à Rome. La destruction du Temple est un événement dramatique pour les juifs puisqu’il est le signe qui matérialise et rend visible la présence de Dieu au milieu de son peuple. Le Temple est également le lieu des pèlerinages et des offrandes. Il est au centre de la pratique religieuse et de la vie spirituelle des juifs du premier siècle.Actuellement, ne subsiste que le mur d’enceinte du Temple dit d’Hérode appelé également mur des Lamentations (Kotel en hébreu) devant lequel les juifs viennent prier quotidiennement. Le Kotel est le lieu le plus saint selon la religion juive car c’est aujourd’hui l’endroit le plus proche du Saint des Saints (Kodesh Ha’ Kodashim), salle du premier temple et du second temple qui ont été détruits. Seul le Grand prêtre pouvait accéder à cette salle.

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L’évolution de la fête de l’Ascension

Les premières communautés chrétiennes ne connaissent pas de fête de l’Ascension. Au 4e siècle, on essaie d’organiser une année liturgique chrétienne. La période de Pâques à la Pentecôte forme un tout marqué par deux temps forts que sont la Résurrection du Christ et le don de l’Esprit. Sous le règne de l’empereur Constantin au 4e siècle, au moment où le Christianisme devient religion officielle de l’Empire romain, des jours spécifiques apparaissent dans le cycle de Pâques pour les fêtes de l’Ascension (le 40e jour après Pâques) et de la Pentecôte (le 50e jour après Pâques). Le cycle pascal se constitue en écho avec le cycle de Noël et de l’Epiphanie.

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Le symbole des langues de feu

Comment expliquer la symbolique du don des langues ? Augustin Père de l'Eglise d'Occident (354-430). En 396, il devient évêque d'Hippone, près de Bône en Algérie.* en propose une explication dans une homélie :

« C’est aux nations que les apôtres ont été envoyés, et si c’est aux nations, c’est à toutes les langues. Voilà ce qui est signifié par l’Esprit saint, divisé en langues, un dans la colombe. D’un côté les langues se partagent, de l’autre la colombe réunit. La colombe est le symbole de l’unité, les langues celui de la réunion des nations.Jadis, en effet, l’orgueil a mis pareillement le désaccord entre les langues, et alors, d’une seule langue il s’en est produit beaucoup. Car après le déluge, des hommes orgueilleux s’efforcèrent pour ainsi dire de se défendre contre Dieu […] Ils élevèrent une tour, comme pour échapper à la destruction d’un nouveau déluge […]. Si l’orgueil a fait la diversité des langues, l’humilité du Christ a réuni cette diversité des langues. Ce que la tour avait dispersé, l’Eglise maintenant le rassemble. D’une seule langue il s’en est produit plusieurs, ne t’en étonne pas, c’est le fait de l’orgueil ; des multiples langues il s’en est produit une seule, ne t’en étonne pas, c’est le fait de la charité, puisque bien que les langages soient différents, c’est le même Dieu qui est invoqué au fond du cœur. » (Augustin, Homélies sur l’Evangile de Jean VI, 10.)

Augustin fait une lecture parallèle de Genèse 11 (le récit de la tour de Babel) et d’Actes 2. Babel représente la division : Dieu punit l’orgueil des hommes, qui ont osé bâtir une tour atteignant le ciel, en brouillant leur langue unique. Les hommes sont maintenant incapables de se comprendre face à la multiplicité des langues. La Pentecôte représente l’unité retrouvée : l’unité de l’Eglise même si chacun parle une langue différente. L’Esprit saint, en touchant chaque tête des personnages présents avec les langues de feu, permet à chacun de transmettre la Bonne Nouvelle dans sa propre langue.

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Notion de Trinité

La notion de Trinité n’apparaît pas dans le Nouveau Testament. Les textes parlent bien de Dieu comme un Père, de Jésus-Christ comme son Fils et de l’Esprit Saint qui est envoyé par Dieu sur le monde.C’est au 4e siècle que les théologiens vont commencer à évoquer la notion de Trinité. La définition du dictionnaire fait référence aux débats qui se sont déroulés lors du Concile de Nicée en 325 puis du Concile de Constantinople en 381. Ces conciles vont affirmer que Dieu est à la fois un et trine (un et divisé en trois), ce qui signifie que Dieu est trine (trois) dans ses manifestations, et unique dans son « essence ». Entre le Père, le Fils, et l’Esprit, on parle d’union sans confusion, de distinction sans séparation. Ils sont tous les trois, dans l’unité et la distinction, l’unique vrai Dieu.Certaines Eglises issues de la Réforme ont gardé la fête de la Trinité qui a lieu le premier dimanche après la Pentecôte. Cependant, le dogme de la Trinité est contesté : au 16e siècle par Michel Servet et, de nos jours, par les Eglises unitariennes.

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Michel Servet (1509-1553)

Michel Servet est né en Espagne en 1509. Il étudie le droit à Toulouse, la médecine à Lyon et Paris. Il conteste le dogme de la Trinité et souligne que la formulation trinitaire de la foi chrétienne reçue des conciles de Nicée en 325 et de Constantinople en 381 (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit) ne figure pas dans la Bible. Il refuse aussi le baptême des enfants et la prédestination Ce terme vient d'Augustin. Mais c'est surtout au Réformateur Jean Calvin qu'on associe ce mot par lequel est désigné un des points essentiels de sa théologie.*. Ses positions théologiques sont condamnées à la fois par l’Eglise catholique et par le réformateur Calvin (en 1546-1547). Il est dénoncé à l’Inquisition qui le condamne. Michel Servet s’enfuit mais est arrêté à Genève. Un procès est instruit contre lui dans cette ville pour hérésie C’est une idée ou une conception jugée contraire aux idées, aux conceptions généralement admises. Plus précisément, c’est une doctrine qui s’oppose à l’orthodoxie d’une religion établie.*. Il est condamné au bûcher par le conseil de la ville en 1553.

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