Rire - Culture

Bergson

Le philosophe français Henri Bergson (1859-1941) est l’auteur d’un livre sur le rire.
Attiré par le catholicisme, il renonce à se convertir, en raison de la montée de l’intolérance et des persécutions antijuives. « Je me serais converti, écrit-il en 1937, si je n’avais vu se préparer depuis des années la formidable vague d’antisémitisme qui va déferler sur le monde. J’ai voulu rester parmi ceux qui seront demain persécutés. »

Revenir à la page précédente
Le journal satirique

Avec la devise « La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas », Le Canard enchaîné s’affiche comme un « journal satirique ». Il contient beaucoup de dessins et de caricatures, mais est réputé également pour ses enquêtes d’investigation. Fondé en 1915 par Maurice et Jeanne Maréchal et le dessinateur Gassier, il incarne alors le malaise des français face à l’information officielle en pleine première guerre mondiale. Le Canard enchaîné est l’un des rares journaux à se saborder pendant l’occupation nazie en 1940, refusant toute collaboration. Lors de la guerre d’Algérie, il est saisi sept fois entre juillet et septembre 1958. Pendant le mandat du général de Gaulle, Le Canard enchaîné est particulièrement virulent envers la présidence. A partir des années 1970, le journal couvre tous les scandales politico-financiers. Afin de s’assurer un fonctionnement strictement indépendant, l’hebdomadaire ne fait appel à aucune publicité : il est lu par plus de 500 000 lecteurs chaque semaine.

Revenir à la page précédente
Le nom de la rose

Le rire diffère selon les civilisations et évolue selon les époques : il est d’abord un phénomène culturel. Au Moyen-Age, le rire est même un enjeu idéologique d’importance. C’est ce qu’illustre le roman de l’italien Umberto Eco : Le nom de la rose (1980).
L’histoire se déroule en 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l’autorité du pape et celle de l’Empereur du Saint-Empire. L’intrigue a lieu dans une abbaye bénédictine où un ancien inquisiteur, Guillaume de Baskerville, se livre à une véritable enquête policière suite aux meurtres de plusieurs moines.
L’histoire l’oppose alors à un moine ultra-rigoriste, Jorge de Burgos, grand ennemi du rire. C’est un vieillard intransigeant qui cherche à tout prix à interdire l’accès à un livre. Il s’agirait d’un inédit d’Aristote dans lequel le philosophe grec aurait prononcé l’éloge du rire. Jorge de Burgos ne veut pas que les hommes se croient autorisés à rire: il faut, pense-t-il, les tenir ployés sous terreur. Le rire, selon lui, anéantirait la crainte de Dieu et amènerait la ruine de l’Eglise.
Le Christ riait-il ? Le Christ possédait-il, en propre, sa tunique ? Une paire de lunettes est-elle ou non un outil du Diable ?
Ces questions qui, à première vue, pourraient sembler saugrenues sont pourtant les enjeux cardinaux du Nom de la rose. L’auteur aborde ainsi les conflits intellectuels, religieux et politiques du début du 14e siècle dont la question de la nature du rire faisait partie.

Revenir à la page précédente
" Ridicule "

Ridicule est un film de Patrice Leconte sorti en 1996, interprété entre autres par Charles Berling, Jean Rochefort et Fanny Ardent. Il raconte les aventures de Grégoire Ponceludon de Malavoy, issu d’une famille d’ancienne noblesse tombée dans la précarité. Le film donne à voir la cour de Louis XVI (et ses antichambres) à Versailles en 1780. Les favoris qui avaient accès à cette cour font preuve de toutes sortes de bons mots afin de garder leurs privilèges. Sous couvert de passer pour des gens d’esprit et de bon goût, ils cherchent à couvrir l’autre de ridicule : l’humilier par une simple répartie cinglante, un trait d’humour particulièrement corrosif. Le « ridicule » exclut de la cour, « tue » toute forme de vie sociale. Le film s’attache à dépeindre ce jeu cruel dont la règle est simple : rendre ridicule son voisin en faisant rire de lui.

Revenir à la page précédente