Un Dieu qui parle - Textes bibliques

L'appel

Dieu peut s’adresser directement à un être humain choisi par lui, sous la forme d’un appel : la forme littéraire du récit de vocation permet de mettre en scène le choix de Dieu pour tel personnage à qui il a réservé un destin particulier.

Voici deux exemples de récit de vocation : la vocation d’Abram et celle de Moïse. Dans le récit de Genèse 12, Dieu appelle Abram à quitter son pays pour se mettre en route vers une contrée inconnue. Abram part de la ville d’Our au nord du Golfe Persique pour aller en Egypte en passant par les territoires actuels de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie, de la Jordanie, du Liban, d’Israël:

Genèse 12,1-5 Le SEIGNEUR dit à Abram: « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, qui te bafouera je le maudirai; en toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram partit comme le SEIGNEUR le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harrân. Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harrân. Ils partirent pour le pays de Canaan. Ils arrivèrent au pays de Canaan.

Moïse reçoit la mission de partir en Egypte auprès de Pharaon et de sortir le peuple des Israélites de la servitude:

Exode 3, 6-12 Il [Le Seigneur] dit: « Je suis le Dieu de ton père, Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. » Moïse se voila la face, car il craignait de regarder Dieu. Le SEIGNEUR dit: « J’ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel, vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l’Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite. Et maintenant, puisque le cri des fils d’Israël est venu jusqu’à moi, puisque j’ai vu le poids que les Égyptiens font peser sur eux, va, maintenant; je t’envoie vers le Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse dit à Dieu: « Qui suis-je pour aller vers le Pharaon et faire sortir d’Égypte les fils d’Israël? » – « JE SUIS avec toi, dit-il. Et voici le signe que c’est moi qui t’ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »

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L'apparition

Dieu peut apparaître sous la forme d’un phénomène prodigieux (théophanie Le mot " théophanie " désigne littéralement une apparition de Dieu (du grec theo, dieu et phaineo, apparaitre). Les apparitions dans la Bible constituent un des modes de la révélation de Dieu.*) : une des manifestations les plus connues dans l’Ancien Testament est l’épisode du buisson ardent. Dans ce récit d’Exode 3, Dieu apparaît sous la forme d’un buisson qui brûle mais ne se consume pas:

Exode 3, 1-4 Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiân. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du SEIGNEUR lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Il regarda: le buisson était en feu et le buisson n’était pas dévoré. Moïse dit: « Je vais faire un détour pour voir cette grande vision: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas? » Le SEIGNEUR vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson: « Moïse! Moïse! » Il dit: « Me voici »!

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Le don de la Loi

Dieu peut faire don de la loi ou de codes législatifs. Il prononce le décalogue Ce mot est formé de deux mots grecs : deka qui signifie dix et logos qui signifie la parole. Décalogue veut donc dire les dix paroles, d’où l’expression courante : « les dix commandements ».* et charge Moïse de le transmettre au peuple (Exode 20):

Exode 20,1-17 Et Dieu prononça toutes ces paroles:
« C’est moi le SEIGNEUR, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude:
Tu n’auras pas d’autres dieux face à moi.
Tu ne te feras pas d’idole, ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas, car c’est moi le SEIGNEUR, ton Dieu, un Dieu jaloux, poursuivant la faute des pères chez les fils sur trois et quatre générations – s’ils me haïssent – mais prouvant sa fidélité à des milliers de générations – si elles m’aiment et gardent mes commandements.
Tu ne prononceras pas à tort le nom du SEIGNEUR, ton Dieu, car le SEIGNEUR n’acquitte pas celui qui prononce son nom à tort.
Que du jour du sabbat on fasse un mémorial en le tenant pour sacré. Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c’est le sabbat du SEIGNEUR, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes ou l’émigré que tu as dans tes villes. Car en six jours, le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le SEIGNEUR a béni le jour du sabbat et l’a consacré.
Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que te donne le SEIGNEUR, ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de rapt.
Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain.
Tu n’auras pas de visées sur la maison de ton prochain. Tu n’auras de visées ni sur la femme de ton prochain, ni sur son serviteur, sa servante, son boeuf ou son âne, ni sur rien qui appartienne à ton prochain. »
La transmission de la Loi et des différents codes législatifs est d’abord orale (Exode 21 à 23). Dans un deuxième temps, d’après le récit biblique, les commandements sont fixés par écrit sur des tablettes de pierre dans le but de les transmettre au peuple:

Exode 24, 12-18 Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Monte vers moi sur la montagne et reste là, pour que je te donne les tables de pierre: la Loi et le commandement que j’ai écrits pour les enseigner. » Moïse se leva, avec Josué son auxiliaire, et Moïse monta vers la montagne de Dieu, après avoir dit aux anciens: « Attendez-nous ici, jusqu’à ce que nous revenions à vous. Mais voici Aaron et Hour qui sont avec vous; celui qui a une affaire, qu’il s’adresse à eux. » Moïse monta sur la montagne; alors, la nuée couvrit la montagne, la gloire du SEIGNEUR demeura sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Il appela Moïse le septième jour, du milieu de la nuée. La gloire du SEIGNEUR apparaissait aux fils d’Israël sous l’aspect d’un feu dévorant, au sommet de la montagne. Moïse pénétra dans la nuée et il monta sur la montagne. Moïse resta sur la montagne quarante jours et quarante nuits.

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La femme adultère

Ce récit se trouve dans l’Evangile de Jean et met en scène Jésus en train d’écrire sur le sable mais le lecteur ignore ce qu’il écrit ou ce qu’il dessine, le texte ne le dit pas. De plus, les mots écrits sur le sable sont facilement effaçables, ce qui laisse à penser que la parole que Jésus adresse à la femme est plus importante qu’un quelconque écrit. Le célèbre dicton « les paroles s’envolent, les écrits restent » est ici balayé !

Jean 8,1-11 Et Jésus gagna le mont des Oliviers. Dès le point du jour, il revint au temple et, comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les Pharisiens amenèrent alors une femme qu’on avait surprise en adultère et ils la placèrent au milieu du groupe. « Maître, lui dirent-ils, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu? » Ils parlaient ainsi dans l’intention de lui tendre un piège, pour avoir de quoi l’accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol. Comme ils continuaient à lui poser des questions, Jésus se redressa et leur dit: « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Et s’inclinant à nouveau, il se remit à tracer des traits sur le sol. Après avoir entendu ces paroles, ils se retirèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, et Jésus resta seul. Comme la femme était toujours là, au milieu du cercle, Jésus se redressa et lui dit: « Femme, où sont-ils donc? Personne ne t’a condamnée? » Elle répondit: « Personne, Seigneur », et Jésus lui dit: « Moi non plus, je ne te condamne pas: va, et désormais ne pèche plus. »

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Mode de rencontre

La manifestation de Dieu se produit sous forme de phénomènes naturels. Les images traditionnelles de la descente de la montagne, de bouleversements cosmiques, de feu et de fumée sont typiques des textes de l’Orient ancien. Elles concourent à affirmer la puissance de Dieu et sa victoire sur le mal et la mort. Nous trouvons des exemples de ces récits en Exode 19 lorsque Dieu rencontre Moïse sur le Mont Sinaï:

Exode 19,16-24 Or, le troisième jour quand vint le matin, il y eut des voix, des éclairs, une nuée pesant sur la montagne et la voix d’un cor très puissant; dans le camp, tout le peuple trembla. Moïse fit sortir le peuple à la rencontre de Dieu hors du camp, et ils se tinrent tout en bas de la montagne. Le mont Sinaï n’était que fumée, parce que le SEIGNEUR y était descendu dans le feu; sa fumée monta, comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne trembla violemment. La voix du cor s’amplifia: Moïse parlait et Dieu lui répondait par la voix du tonnerre. Le SEIGNEUR descendit sur le mont Sinaï, au sommet de la montagne, et le SEIGNEUR appela Moïse au sommet de la montagne. Moïse monta. Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Descends et avertis le peuple de ne pas se précipiter vers le SEIGNEUR pour voir, il en tomberait beaucoup. Et que même les prêtres qui s’approchent du SEIGNEUR se sanctifient de peur que le SEIGNEUR ne les frappe. » Moïse dit au SEIGNEUR: « Le peuple ne peut pas monter sur le mont Sinaï, puisque toi, tu nous as avertis en disant: Délimite la montagne et tiens-la pour sacrée! » Le SEIGNEUR lui dit: « Redescends, puis tu monteras avec Aaron. Quant aux prêtres et au peuple, qu’ils ne se précipitent pas pour monter vers le SEIGNEUR, de peur qu’il ne les frappe! »

ou bien en Exode 24 lorsque Moïse rencontre Dieu sur la montagne.

Exode 24,12-18 Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Monte vers moi sur la montagne et reste là, pour que je te donne les tables de pierre: la Loi et le commandement que j’ai écrits pour les enseigner. » Moïse se leva, avec Josué son auxiliaire, et Moïse monta vers la montagne de Dieu, après avoir dit aux anciens: « Attendez-nous ici, jusqu’à ce que nous revenions à vous. Mais voici Aaron et Hour qui sont avec vous; celui qui a une affaire, qu’il s’adresse à eux. » Moïse monta sur la montagne; alors, la nuée couvrit la montagne, la gloire du SEIGNEUR demeura sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Il appela Moïse le septième jour, du milieu de la nuée. La gloire du SEIGNEUR apparaissait aux fils d’Israël sous l’aspect d’un feu dévorant, au sommet de la montagne. Moïse pénétra dans la nuée et il monta sur la montagne. Moïse resta sur la montagne quarante jours et quarante nuits.

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Natan

A titre d’exemple, le prophète Natan sert d’intermédiaire entre Dieu et le roi David soit pour lui annoncer que c’est son fils qui est choisi pour construire la maison de Dieu (2 Samuel 7), soit pour condamner sa conduite lorsqu’il prend pour femme Bethsabée, la femme d’un autre (2 Samuel 12).

IISamuel 7, 1-17 Or, lorsque le roi fut installé dans sa maison, et que le SEIGNEUR lui eut accordé le repos alentour face à tous ses ennemis, le roi dit au prophète Natan: « Tu vois, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l’arche de Dieu est installée au milieu d’une tente de toile. » Natan dit au roi: « Tout ce que tu as l’intention de faire, va le faire, car le SEIGNEUR est avec toi. » Or, cette nuit-là, la parole du SEIGNEUR fut adressée à Natan en ces termes: « Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR: Est-ce toi qui me bâtiras une Maison pour que je m’y installe? Car je ne me suis pas installé dans une maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les fils d’Israël et jusqu’à ce jour: je cheminais sous une tente et à l’abri d’une demeure. Pendant tout le temps où j’ai cheminé avec tous les fils d’Israël, ai-je adressé un seul mot à une des tribus d’Israël que j’avais établies en paissant Israël mon peuple, pour dire: Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une Maison de cèdre? Maintenant donc, tu parleras ainsi à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR le tout-puissant: C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d’Israël, mon peuple. J’ai été avec toi partout où tu es allé: j’ai abattu tous tes ennemis devant toi. Je t’ai fait un nom aussi grand que le nom des grands de la terre. Je fixerai un lieu à Israël, mon peuple, je l’implanterai et il demeurera à sa place. Il ne tremblera plus, et des criminels ne recommenceront plus à l’opprimer comme jadis et comme depuis le jour où j’ai établi des juges sur Israël, mon peuple. Je t’ai accordé le repos face à tous tes ennemis. Et le SEIGNEUR t’annonce que le SEIGNEUR te fera une maison. Lorsque tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j’établirai fermement sa royauté. C’est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom, et j’établirai à jamais son trône royal. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il commet une faute, je le corrigerai en me servant d’hommes pour bâton et d’humains pour le frapper. Mais ma fidélité ne s’écartera point de lui, comme je l’ai écartée de Saül, que j’ai écarté devant toi. Devant toi, ta maison et ta royauté seront à jamais stables, ton trône à jamais affermi. » C’est selon toutes ces paroles et selon toute cette vision que parla Natan à David.

IISamuel 12, 1-14 Le SEIGNEUR envoya Natan à David. Il alla le trouver et lui dit: « Il y avait deux hommes dans une ville, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait force moutons et boeufs. Le pauvre n’avait rien du tout, sauf une agnelle, une seule petite, qu’il avait achetée. Il la nourrissait. Elle grandissait chez lui en même temps que ses enfants. Elle mangeait de sa pitance, elle buvait à son bol, elle couchait dans ses bras. Elle était pour lui comme une fille. Un hôte arriva chez le riche. Il n’eut pas le coeur de prendre de ses moutons et de ses boeufs pour apprêter le repas du voyageur venu chez lui. Il prit l’agnelle du pauvre et l’apprêta pour l’homme venu chez lui. » David entra dans une violente colère contre cet homme et il dit à Natan: « Par la vie du SEIGNEUR, il mérite la mort, l’homme qui a fait cela. Et de l’agnelle, il donnera compensation au quadruple, pour avoir fait cela et pour avoir manqué de coeur. » Natan dit à David: « Cet homme, c’est toi! Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d’Israël: C’est moi qui t’ai oint comme roi d’Israël et c’est moi qui t’ai délivré de la main de Saül. Je t’ai donné la maison de ton maître et j’ai mis dans tes bras les femmes de ton maître; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda; et si c’est trop peu, je veux y ajouter autant. Pourquoi donc as-tu méprisé la parole du SEIGNEUR en faisant ce qui lui déplaît? Tu as frappé de l’épée Urie le Hittite. Tu as pris sa femme pour en faire ta femme et, lui-même, tu l’as tué par l’épée des fils d’Ammon. Eh bien, l’épée ne s’écartera jamais de ta maison, puisque tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour en faire ta femme. Ainsi parle le SEIGNEUR: Voici que je vais faire surgir ton malheur de ta propre maison. Je prendrai tes femmes sous tes yeux et je les donnerai à un autre. Il couchera avec tes femmes sous les yeux de ce soleil. Car toi, tu as agi en secret, mais moi, je ferai cela devant tout Israël et devant le soleil. » David dit alors à Natan: « J’ai péché contre le SEIGNEUR. » Natan dit à David: « Le SEIGNEUR, de son côté, a passé sur ton péché. Tu ne mourras pas. Mais, puisque, dans cette affaire, tu as gravement outragé le SEIGNEUR – ou plutôt, ses ennemis -, le fils qui t’est né, lui, mourra. »

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Naissances de Jean Baptiste et de Jésus

Dans l’Evangile selon Luc l’ange Gabriel annonce à Zacharie qu’il aura un fils qu’il nommera Jean:

Luc 1, 5-25 Il y avait au temps d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, de la classe d’Abia; sa femme appartenait à la descendance d’Aaron et s’appelait Élisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu et ils suivaient tous les commandements et observances du Seigneur d’une manière irréprochable. Mais ils n’avaient pas d’enfant parce qu’Élisabeth était stérile et ils étaient tous deux avancés en âge. Vint pour Zacharie le temps d’officier devant Dieu selon le tour de sa classe; suivant la coutume du sacerdoce, il fut désigné par le sort pour offrir l’encens à l’intérieur du sanctuaire du Seigneur. Toute la multitude du peuple était en prière au-dehors à l’heure de l’offrande de l’encens. Alors lui apparut un ange du Seigneur, debout à droite de l’autel de l’encens. A sa vue, Zacharie fut troublé et la crainte s’abattit sur lui. Mais l’ange lui dit: « Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur; il ne boira ni vin ni boisson fermentée et il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère. Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu; et il marchera par devant sous le regard de Dieu, avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener le coeur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser comme les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé. » Zacharie dit à l’ange: « A quoi le saurai-je? Car je suis un vieillard, et ma femme est avancée en âge. » L’ange lui répondit: « Je suis Gabriel qui me tiens devant Dieu. J’ai été envoyé pour te parler et pour t’annoncer cette bonne nouvelle. Eh bien, tu vas être réduit au silence et tu ne pourras plus parler jusqu’au jour où cela se réalisera, parce que tu n’as pas cru à mes paroles qui s’accompliront en leur temps. » Le peuple attendait Zacharie et s’étonnait qu’il s’attardât dans le sanctuaire. Quand il sortit, il ne pouvait leur parler et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le sanctuaire; il leur faisait des signes et demeurait muet. Quand prit fin son temps de service, il repartit chez lui. Après quoi Élisabeth, sa femme, devint enceinte; cinq mois durant elle s’en cacha; elle se disait: « Voilà ce qu’a fait pour moi le Seigneur au temps où il a jeté les yeux sur moi pour mettre fin à ce qui faisait ma honte devant les hommes. »

L’ange annonce également à Marie qu’elle va être enceinte et mettra au monde un fils qu’elle nommera Jésus:

Luc 1, 26-38 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s’appelait Marie. L’ange entra auprès d’elle et lui dit: « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi. » A ces mots, elle fut très troublée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit: « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange: « Comment cela se fera-t-il puisque je n’ai pas de relations conjugales? » L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. Et voici que Élisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile, car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors: « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit! » Et l’ange la quitta.

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Disciples

Selon les récits des quatre évangiles (Marc 1,16-20 ; Matthieu 4,18-22 ; Luc 5,1-11 ; Jean 1,35-51), les disciples n’hésitent pas à abandonner leur métier et leur famille pour suivre Jésus.

Marc 1, 16-20 Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter le filet dans la mer: c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit: « Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. Avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans leur barque en train d’arranger leurs filets. Aussitôt, il les appela. Et laissant dans la barque leur père Zébédée avec les ouvriers, ils partirent à sa suite.

Dans l’évangile selon Marc, les disciples se trouvent souvent dans l’incompréhension :

Marc 4, 13 Et il leur dit: « Vous ne comprenez pas cette parabole! Alors comment comprendrez-vous toutes les paraboles?

Les disciples ne sont pas exempts de multiples défaillances. Ils sont des êtres humains comme les autres avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses:

Marc 14, 50 Et tous l’abandonnèrent et prirent la fuite.

Marc 14, 66-72 Tandis que Pierre était en bas, dans la cour, l’une des servantes du Grand Prêtre arrive. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarde et lui dit: « Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen, avec Jésus! » Mais il nia en disant: « Je ne sais pas et je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Et il s’en alla dehors dans le vestibule. La servante le vit et se mit à redire à ceux qui étaient là: « Celui-là, il est des leurs! » Mais de nouveau il niait. Peu après, ceux qui étaient là disaient une fois de plus à Pierre: « A coup sûr, tu es des leurs! et puis, tu es galiléen. » Mais lui se mit à jurer avec des imprécations: « Je ne connais pas l’homme dont vous me parlez! » Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite: « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit précipitamment; il pleurait.

Dans l’évangile selon Matthieu par contre, la condition de disciple est davantage mise en valeur et il y a une insistance toute particulière sur l’enseignement du disciple et sur son envoi en mission. Vous pourrez relire Matthieu10 dont voici des extraits, et Matthieu 28,16-20.

Matthieu 10, 5-11

Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes: « Ne prenez pas le chemin des païens et n’entrez pas dans une ville de Samaritains;allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. En chemin, proclamez que le Règne des cieux s’est approché. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. « Ne vous procurez ni or, ni argent, ni monnaie à mettre dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni deux tuniques, ni sandales ni bâton, car l’ouvrier a droit à sa nourriture. Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous recevoir et demeurez là jusqu’à votre départ. […]

Matthieu 10,16-20

Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; soyez donc rusés comme les serpents et candides comme les colombes. « Prenez garde aux hommes: ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez traduits devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi: ils auront là un témoignage, eux et les païens. Lorsqu’ils vous livreront, ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire: ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.[…]

Matthieu 10,38-39

 

Qui ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l’assurera. »

Matthieu 28, 16-20 Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

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L'aide protectrice

Certains récits relatent des événements extraordinaires : ces derniers attestent de la toute puissance de Dieu et de sa volonté d’apporter à son peuple aide et protection en neutralisant l’ennemi. L’accompagnement de Dieu revêt différentes formes dans l’Ancien Testament : il se sert du prodige pour persuader, ainsi il transforme un bâton en serpent pour révéler sa puissance à Moïse et dissiper ses doutes quant à son pouvoir de persuasion envers les hommes qu’il doit guider:

Exode 4, 1-9 Moïse répondit: « Mais voilà! Ils ne me croiront pas, ils n’entendront pas ma voix. Ils diront: Le SEIGNEUR ne t’est pas apparu! » Le SEIGNEUR lui dit: « Qu’as-tu à la main? » – « Un bâton », dit-il. « Jette-le à terre. » Il le jeta à terre: le bâton devint serpent et Moïse s’enfuit devant lui. Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Étends la main et prends-le par la queue. » Il étendit la main et le saisit: le serpent redevint bâton dans sa main. – « C’est afin qu’ils croient que le SEIGNEUR t’est apparu, le Dieu de leurs pères, Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. »

L’épisode le plus connu et le plus spectaculaire est sans aucun doute le récit de la sortie d’Egypte. Dieu va faire abattre sur l’Egypte les dix plaies car Pharaon refuse de laisser partir le peuple des Israélites (Exode chapitres 7 à 12). L’épisode de cette fuite hors d’Egypte se termine par une aide militaire ou du moins tactique de Dieu qui va ouvrir un passage dans la mer afin que les Israélites échappent à leurs poursuivants:

Exode14, 15-31 Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Qu’as-tu à crier vers moi? Parle aux fils d’Israël: qu’on se mette en route! Et toi, lève ton bâton, étends la main sur la mer, fends-la, et que les fils d’Israël pénètrent au milieu de la mer à pied sec. Et moi, je vais endurcir le coeur des Égyptiens pour qu’ils y pénètrent derrière eux et que je me glorifie aux dépens du Pharaon et de toutes ses forces, de ses chars et de ses cavaliers. Ainsi les Égyptiens connaîtront que c’est moi le SEIGNEUR, quand je me serai glorifié aux dépens du Pharaon, de ses chars et de ses cavaliers. » L’ange de Dieu qui marchait en avant du camp d’Israël partit et passa sur leurs arrières. La colonne de nuée partit de devant eux et se tint sur leurs arrières. Elle s’inséra entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Il y eut la nuée, mais aussi les ténèbres; alors elle éclaira la nuit. Et l’on ne s’approcha pas l’un de l’autre de toute la nuit. Moïse étendit la main sur la mer. Le SEIGNEUR refoula la mer toute la nuit par un vent d’est puissant et il mit la mer à sec. Les eaux se fendirent, et les fils d’Israël pénétrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent et pénétrèrent derrière eux – tous les chevaux du Pharaon, ses chars et ses cavaliers – jusqu’au milieu de la mer. Or, au cours de la veille du matin, depuis la colonne de feu et de nuée, le SEIGNEUR observa le camp des Égyptiens et il mit le désordre dans le camp des Égyptiens. Il bloqua les roues de leurs chars et en rendit la conduite pénible. L’Égypte dit: « Fuyons loin d’Israël, car c’est le SEIGNEUR qui combat pour eux contre l’Égypte! » Le SEIGNEUR dit à Moïse: « Étends la main sur la mer: que les eaux reviennent sur l’Égypte, sur ses chars et ses cavaliers! » Moïse étendit la main sur la mer. A l’approche du matin, la mer revint à sa place habituelle, tandis que les Égyptiens fuyaient à sa rencontre. Et le SEIGNEUR se débarrassa des Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent et recouvrirent les chars et les cavaliers; de toutes les forces du Pharaon qui avaient pénétré dans la mer derrière Israël, il ne resta personne. Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche. Le SEIGNEUR, en ce jour-là, sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit l’Égypte morte sur le rivage de la mer. Israël vit avec quelle main puissante le SEIGNEUR avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le SEIGNEUR, il mit sa foi dans le SEIGNEUR et en Moïse son serviteur.

La sortie d’Egypte devient l’événement qui fonde l’identité du peuple.

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La promesse

Citons deux exemples célèbres de promesse :

Dieu appelle Abram à quitter son pays et lui promet qu’il fera de lui une grande nation, qu’il donnera un pays à sa descendance. Sa promesse est inscrite dans le temps avec l’allusion à la descendance d’Abram:

Genèse 12, 1-9 Le SEIGNEUR dit à Abram: « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. Sois en bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, qui te bafouera je le maudirai; en toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram partit comme le SEIGNEUR le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il quitta Harrân. Il prit sa femme Saraï, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis et les êtres qu’ils entretenaient à Harrân. Ils partirent pour le pays de Canaan. Ils arrivèrent au pays de Canaan. Abram traversa le pays jusqu’au lieu dit Sichem, jusqu’au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays, le SEIGNEUR apparut à Abram et dit: « C’est à ta descendance que je donnerai ce pays »; là, celui-ci éleva un autel pour le SEIGNEUR qui lui était apparu. De là il gagna la montagne à l’est de Béthel. Il dressa sa tente entre Béthel à l’ouest et Aï à l’est, il y éleva un autel pour le SEIGNEUR et invoqua le SEIGNEUR par son nom. Puis, d’étape en étape, Abram se déplaça vers le Néguev.

Une promesse est également formulée à l’intention de Moïse : Dieu promet à Moïse de délivrer son peuple de l’esclavage en Egypte et de le mener jusqu’à un « pays ruisselant de lait et de miel ». En échange Moïse doit devenir l’intermédiaire auprès de Pharaon et le guide des Israélites. La promesse de Dieu s’inscrit aussi dans l’espace avec le don d’une terre:

Exode 3, 7-8 Le SEIGNEUR dit: « J’ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel, vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l’Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite.

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L'alliance

Dans le livre de la Genèse, Dieu fait alliance avec Noé après l’épisode du déluge, il s’engage à ne plus recourir au déluge pour anéantir les hommes et les animaux. Le signe de l’alliance se matérialise par un arc-en-ciel:

Genèse 9, 8-17 Dieu dit à Noé accompagné de ses fils: « Je vais établir mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous: oiseaux, bestiaux, toutes les bêtes sauvages qui sont avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche avec vous, même les bêtes sauvages. J’établirai mon alliance avec vous: aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du Déluge, il n’y aura plus de Déluge pour ravager la terre. » Dieu dit: « Voici le signe de l’alliance que je mets entre moi, vous et tout être vivant avec vous, pour toutes les générations futures. « J’ai mis mon arc dans la nuée pour qu’il devienne un signe d’alliance entre moi et la terre. Quand je ferai apparaître des nuages sur la terre et qu’on verra l’arc dans la nuée, je me souviendrai de mon alliance entre moi, vous et tout être vivant quel qu’il soit; les eaux ne deviendront plus jamais un Déluge qui détruirait toute chair. L’arc sera dans la nuée et je le regarderai pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tout être vivant, toute chair qui est sur la terre. » Dieu dit à Noé: « C’est le signe de l’alliance que j’ai établie entre moi et toute chair qui est sur la terre. »

Dieu fait alliance avec Israël et matérialise cette dernière avec le don de la Loi : les dix commandements (Exode 19 et 20). L’alliance s’apparente ici à un contrat juridique et induit la notion d’organisation de la société et de règles de vivre ensemble.

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Sa mission

Dans l’évangile selon Matthieu, l’auteur cite les paroles du prophète Esaïe. Ces dernières précisent la mission de Jésus : apporter la justice.

Matthieu 12, 15-21 L’ayant appris, Jésus se retira de là. Beaucoup le suivirent; il les guérit tous. Il leur commanda sévèrement de ne pas le faire connaître, afin que soit accompli ce qu’a dit le prophète Ésaïe: « Voici mon serviteur que j’ai élu, mon Bien-aimé qu’il m’a plu de choisir, je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera le droit aux nations. Il ne cherchera pas de querelles, il ne poussera pas de cris, on n’entendra pas sa voix sur les places. Il ne brisera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui fume encore, jusqu’à ce qu’il ait conduit le droit à la victoire. En son nom les nations mettront leur espérance. »

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Enseignement

Jésus enseigne aux foules et s’exprime sous forme de paraboles. Ces paraboles ne sont pas toujours aisément compréhensibles mais Jésus en donne la raison :

Marc 4, 10-12 Quand Jésus fut à l’écart, ceux qui l’entouraient avec les Douze se mirent à l’interroger sur les paraboles. Et il leur disait: « A vous, le mystère du Règne de Dieu est donné, mais pour ceux du dehors tout devient énigme pour que, tout en regardant, ils ne voient pas et que, tout en entendant, ils ne comprennent pas de peur qu’ils ne se convertissent et qu’il ne leur soit pardonné. »
Son enseignement sous forme de paraboles a donc une vertu pédagogique et chacun entendra la Parole en fonction de ses capacités et de sa propre compréhension. Cet effort de décryptage est nécessaire pour que les humains osent entrer dans un mouvement de questionnement. Ils devront être acteurs dans leur quête de compréhension:

Marc 4, 33-34 Par de nombreuses paraboles de ce genre, il leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur parlait pas sans parabole, mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

Jésus enseigne et transmet des messages fondamentaux aux foules mais aussi à ses disciples. Deux passages bibliques sont, à ce titre, exemplaires :

– le « Sermon sur la montagne »dans lequel Jésus délivre son message d’espérance

Matthieu 5, 1-12 A la vue des foules, Jésus monta dans la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Et, prenant la parole, il les enseignait:
« Heureux les pauvres de coeur: le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux: ils auront la terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent: ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux: il leur sera fait miséricorde.
Heureux les coeurs purs: ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font oeuvre de paix: ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice: le Royaume des cieux est à eux.
Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

– et le « Notre Père » qui transmet la façon de prier et d’entrer en communication avec Dieu (Matthieu 6 ci-dessous ou Luc 11, 2-4):

Matthieu 6, 5-15 « Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites qui aiment faire leurs prières debout dans les synagogues et les carrefours, afin d’être vus des hommes. En vérité, je vous le déclare: ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens; ils s’imaginent que c’est à force de paroles qu’ils se feront exaucer. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. « Vous donc, priez ainsi: Notre Père qui es aux cieux, fais connaître à tous qui tu es, fais venir ton Règne, fais se réaliser ta volonté sur la terre à l’image du ciel. Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin, pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous, et ne nous conduis pas dans la tentation, mais délivre-nous du Tentateur. « En effet, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes.

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Envoi en mission

Afin de transmettre son enseignement, Jésus envoie en mission les disciples qui eux-mêmes ont la capacité de parler aux humains. Ainsi l’enseignement de Jésus s’inscrira dans le temps et dans l’espace. Après sa mort, les disciples auront pour mission de proclamer la Parole.

Marc 16, 12-20 (conclusion longue de cet évangile) Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui faisaient route pour se rendre à la campagne. Et ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres; eux non plus, on ne les crut pas. Ensuite, il se manifesta aux Onze, alors qu’ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. Et il leur dit: « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné. Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles, ils prendront dans leurs mains des serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal; ils imposeront les mains à des malades, et ceux-ci seront guéris. » Donc le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils partirent prêcher partout: le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

Matthieu 28, 18-20 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

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Chair de notre chair

Cette expression provient de l’Ancien Testament et est utilisée dans le récit de la Genèse:

Genèse 2, 23 L’homme s’écria: « Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme car c’est de l’homme qu’elle a été prise. »

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Incarnation

Dans la religion chrétienne, l’incarnation signifie que Dieu s’est incarné en un homme, Jésus Christ, en un temps précis et en un lieu donné : la Palestine et, plus précisément, la ville de Bethléem en Galilée. Jésus est défini comme étant à la fois un vrai homme doué d’une volonté humaine et de sentiments humains, et le vrai Verbe de Dieu, vecteur par lequel la volonté divine s’accomplit. C’est avec cette affirmation que commence l’évangile de Jean :
Jean 1, 17-18 Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé.

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Généalogie

Au début de l’évangile de Matthieu se trouve un texte qui revêt la forme d’une généalogie (Matthieu 1, 1-17) : Jésus s’inscrit dans une filiation claire puisqu’il est fils de David et fils d’Abraham. Il y a ici un lien direct entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament : non seulement par les liens que tisse le récit lui-même mais aussi par l’emploi de la même forme littéraire de la généalogie sous forme d’énumération des générations qui se succèdent.

Matthieu 1, 1-17

 

Livre des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham:
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassôn, Naassôn engendra Salmon, Salmon engendra Booz, de Rahab, Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David.
David engendra Salomon, de la femme d’Urie, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Achaz, Achaz engendra Ézékias, Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amôn, Amôn engendra Josias, Josias engendra Jéchonias et ses frères; ce fut alors la déportation à Babylone.
Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akhim, Akhim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mathan, Mathan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l’on appelle Christ.
Le nombre total des générations est donc: quatorze d’Abraham à David, quatorze de David à la déportation de Babylone, quatorze de la déportation de Babylone au Christ.

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Fils de Dieu

Jésus est désigné par de nombreuses expressions comme

  • le Fils de Dieu dans les quatre évangiles:

Marc 1,1 Commencement de l’Évangile de Jésus Christ Fils de Dieu
Matthieu 2, 15 Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que s’accomplisse ce qu’avait dit le Seigneur par le prophète: D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Luc 1,35 L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu.
Jean 1,49 Nathanaël reprit: « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. »

  • mais aussi le Fils du Dieu vivant dans Matthieu:

Matthieu 16, 16 Prenant la parole, Simon-Pierre répondit: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »

  • le Fils du Béni dans Marc:

Marc 14,61-62 Mais lui gardait le silence; il ne répondit rien. De nouveau le Grand Prêtre l’interrogeait; il lui dit: « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni? » Jésus dit: « Je le suis, et vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite du Tout-Puissant et venant avec les nuées du ciel. »

  • ou encore le Fils du Très Haut dans Luc:

Luc 1,32a Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut.

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Péagers

Dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc se trouvent trois récits assez proches mettant en scène Jésus attablé en compagnie des péagers Collecteurs de taxe très impopulaires parmi la population au premier siècle.* ou collecteurs de taxes (Matthieu 9,9-13 ; Marc 2,13-17 ; Luc 5,27-32). Voici le texte de Luc:

Luc 5,27-32 Après cela, il sortit et vit un collecteur d’impôts du nom de Lévi assis au bureau des taxes. Il lui dit: « Suis-moi. » Quittant tout, il se leva et se mit à le suivre. Lévi fit à Jésus un grand festin dans sa maison; et il y avait toute une foule de collecteurs d’impôts et d’autres gens qui étaient à table avec eux. Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient, disant à ses disciples: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs? » Jésus prenant la parole leur dit: « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent. »

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Lépreux

Trois textes relatent la guérison d’un lépreux (Matthieu 8,1-4 ; Marc 1,40-45 ; Luc 5,12-14). Voici la version de Luc:

Luc 5,12-14 Or, comme il était dans une de ces villes, un homme couvert de lèpre se trouvait là. A la vue de Jésus, il tomba la face contre terre et lui adressa cette prière: « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » Jésus étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois purifié », et à l’instant la lèpre le quitta. Alors Jésus lui ordonna de n’en parler à personne: « Va-t’en plutôt te montrer au prêtre et fais l’offrande pour ta purification comme Moïse l’a prescrit: ils auront là un témoignage. »

La lèpre était et reste de nos jours une maladie contagieuse non éradiquée qui sévit essentiellement au niveau de la peau en la déformant et en la mutilant. Pendant l’Antiquité et le Moyen Age, les personnes atteintes de cette maladie sont exclues de la société par peur de la contagion. La guérison d’un lépreux est donc significative des capacités de Jésus à soulager et à rendre la santé mais aussi à sa volonté d’aller vers tous les êtres humains sans exclusion.

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Démoniaques

Jésus guérit des personnes que l’on considère possédées par le démon. Un épisode spectaculaire est relaté dans les trois premiers évangiles (Matthieu 8,28-34 ; Marc 5,1-20 ; Luc 8,26-39). Les démoniaques, vraisemblablement atteints de maladie psychique, sont rejetés et vivent en marge de la société, loin des villes.

Luc 8,26-39 Ils abordèrent au pays des Gergéséniens qui est en face de la Galilée. Comme il descendait à terre, vint à sa rencontre un homme de la ville qui avait des démons. Depuis longtemps il ne portait plus de vêtement et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. A la vue de Jésus, il se jeta à ses pieds en poussant des cris et dit d’une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t’en prie, ne me tourmente pas. » Jésus ordonnait en effet à l’esprit impur de sortir de cet homme. Car bien des fois il s’était emparé de lui; on le liait, pour le garder, avec des chaînes et des entraves; mais il brisait ses liens et il était poussé par le démon vers les lieux déserts. Jésus l’interrogea: « Quel est ton nom? » – Légion, répondit-il, car de nombreux démons étaient entrés en lui. Et ils le suppliaient de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme. Or il y avait là un troupeau considérable de porcs en train de paître dans la montagne. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces porcs. Il le leur permit. Les démons sortirent de l’homme, ils entrèrent dans les porcs, et le troupeau se précipita du haut de l’escarpement dans le lac et s’y noya. A la vue de ce qui était arrivé, les gardiens prirent la fuite et rapportèrent la chose dans la ville et dans les hameaux.

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