Adoptés par Dieu - Clés de lecture

L’héritier

Le mot « héritier » sert de transition entre le chapitre 3 et le chapitre 4 de la lettre aux Galates. Dans le chapitre 3, Paul a utilisé la figure d’Abraham pour parler de l’héritier. L’histoire d’Abraham est liée à sa foi en la double promesse de Dieu: celle de la terre et celle de la descendance. Paul argumente à partir des notions de descendance et d’héritage. Au chapitre 3 il a démontré aux Galates qu’ils sont eux aussi fils et héritiers d’Abraham. Ici, ils deviennent fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. C’est l’identité des Galates qui est en jeu. En choisissant la figure d’Abraham, Paul réinscrit les Galates dans une histoire de foi qui démarre avec Abraham.Au chapitre 4, il continue son développement sur la notion d’héritage en insistant sur un aspect juridique ancré dans le monde romain où vivent Paul et les destinataires de sa lettre.

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Ainsi nous aussi

Paul pousse le trait en poursuivant la comparaison entre l’enfant mineur et le statut d’esclave. Il considère que non seulement les Galates, mais aussi lui-même, ont été comme des enfants mineurs, voire des esclaves sans aucun droit. Il applique cet état de fait à la situation du chrétien. Paul affirme cependant que l’héritier est « maître de tout » (verset 1), ce qui peut paraître contradictoire. En fait, il l’est potentiellement. Aussi longtemps qu’il est mineur, il ne peut pas jouir de l’héritage. Mais au jour de sa majorité, il le pourra. Il y a un « avant » et un « après ». Avant la venue du Christ, les Galates sont comme des enfants mineurs : leur héritage leur est inaccessible. Après la venue du Christ, les Galates héritent en tant que fils : ils peuvent jouir de leur héritage. Selon Paul, c’est le Christ qui libère les Galates et lui-même de la logique de la Loi et de tout autre asservissement (v.8). La logique de la Loi cherche toujours, selon Paul, à retenir le fils dans un statut de mineur.

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Asservis aux éléments du monde

Cette expression « éléments du monde », d’un emploi rare dans le Nouveau Testament, n’est utilisée que deux fois par Paul au verset 3 et au verset 9. Elle fait allusion dans la littérature grecque aux quatre éléments que sont le feu, l’air, la terre et l’eau.Dans la lettre aux Galates chapitre 4, versets 8 à 11, Paul dénonce deux sortes d’asservissements possibles : un retour au paganisme : certains veulent réintroduire des calendriers de type astrologique. un retour à la loi juive : des missionnaires exhortent les Galates à revenir à l’observance de la circoncision.Paul renvoie donc dos à dos aussi bien les anciennes observances païennes des Galates que les observances juives que les missionnaires voudraient faire adopter aux Galates. Dans une même logique, il dénonce le gnosticisme Ce terme, qui signifie " connaissance " en grec, désigne au début de l'ère chrétienne la connaissance portant sur l'essentiel, à savoir les mystères divins. Cette connaissance dépasse la simple foi.* comme « une pseudo-science » dans sa première lettre à Timothée (chapitre 6, versets 20 et 21).

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Dieu a envoyé son Fils

Le verset 4 aborde le cœur de la théologie de Paul qui sera condensée par plusieurs affirmations (versets 5 à 7). Le vocabulaire de la famille et de la filiation est omniprésent.

Paul affirme quatre événements concernant Jésus Christ :l’action décisive de Dieu : l’envoi de son Fils.le caractère pleinement humain de Jésus : il est né d’une femme, il est né juif puisque né sous la Loi (verset 4).il est envoyé par Dieu pour sauver : il rachète les Galates et les libère de la Loi (verset 5).Ainsi les Galates deviennent « fils adoptifs » et « héritiers » (versets 5, 6 et 7).

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Parce que vous êtes bien fils

Paul a commencé son argumentation autour de l’héritage. Il utilise maintenant la notion de filiation adoptive qui exclut toute initiative humaine. L’adoption relève de l’initiative de Dieu qui envoie « l’Esprit de son Fils ». L’être humain a simplement à recevoir cette initiative et à accepter ce lien avec Dieu. Il s’agit d’un don gratuit fait à tout être humain qui le reconnaît en appelant Dieu « Abba », père. Paul développe également cette idée d’adoption et d’héritage dans sa lettre aux Romains. C’est un thème central de sa pensée théologique.

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Comment pouvez-vous vous retourner à nouveau vers ces faibles et pauvres éléments?

Paul a déjà parlé des éléments du monde au verset 3. Il insiste une deuxième fois sur la promptitude des Galates à abandonner l’Évangile. Le verset 10 semble faire allusion à des cultes païens qui consisteraient à respecter des rites liés au temps : jours, mois, saisons et années. Ces « faibles et pauvres éléments » semblent différents des « éléments du monde » du verset 3 qui sont la terre, l’eau, l’air et le feu. Cependant Paul dénonce également la tentation des Galates à revenir à des pratiques du judaïsme comme la circoncision. Est-ce à dire que Paul considère le retour au paganisme équivalent au retour à la Loi juive ? Le propos de Paul reste vague à ce sujet. En tous cas, le retour au paganisme ou le retour à la Loi juive pour les Galates a selon Paul une même conséquence : un asservissement qui éloigne de l’Évangile. Paul les exhorte donc à tenir bon.

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Mes enfants que j’enfante à nouveau dans la douleur

Paul utilise un vocabulaire affectif et la métaphore de l’enfantement. Il est comme une « mère » qui accouche. Les Galates sont ses enfants. Tout le travail de naissance de la communauté en Galatie est comparé au travail de l’accouchement avec ses douleurs physiques. Le « travail » sera terminé le jour où les Galates auront vraiment accueilli la bonne nouvelle de Jésus Christ. Paul fait preuve ici d’un certain pathos pour exprimer son désarroi. Est-il à ce point désemparé face à la situation en Galatie ou bien est-ce une stratégie rhétorique propre à la rédaction de sa lettre ? En tout état de cause, Paul a d’abord mis en garde les Galates contre les missionnaires mal intentionnés qui tentent de les détacher de son enseignement (chapitre 4, versets 11-18). Pour obtenir une réaction des Galates face au danger, il veut les toucher au cœur. Il oscille entre admonestation et tendresse paternelle.

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