Aimer - Textes bibliques

L'amour dans la Bible

Dans l’Ancien Testament, on emploie les mêmes mots pour parler de l’amour humain et pour exprimer les relations entre Dieu et l’homme. On peut distinguer trois aspects dans ces relations.

  • L’amour affection (en hébreu, ahaba) : c’est la tendresse, l’attachement – par exemple « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » Deutéronome 6,5
  • L’amour bonté (en hébreu hèsèd) : c’est le désir de faire du bien à quelqu’un envers qui on est engagé, parent, enfant, ami. Or, l’amour de Dieu et d’Israël est caractérisé par l’alliance qui les unit. Comme dans un couple, cette alliance doit assurer l’identité et le bonheur de chacun, grâce aux engagements réciproques de fidélité. Dieu, qui a l’initiative de l’amour, promet à son peuple la bénédiction (la réussite) et le salut (la libération). En retour, celui-ci lui accorde sa confiance, à l’exclusion des autres dieux. Hèsèd peut se traduire par « bonté », « bienveillance », « fidélité » : le mot définit les bases de cette alliance.
  • L’amour compassion (en hébreu hanan ou raham) : ces deux verbes sont souvent appliqués à Dieu envers les hommes, « Dieu de tendresse (raham) et de pitié (hanan), lent à la colère »

Exode 34,6
Le SEIGNEUR passa devant lui et proclama: « Le SEIGNEUR, le SEIGNEUR, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté ».

On n’hésite pas à utiliser un langage maternel pour parler de l’amour de Dieu:

Esaïe 49,15
(Dieu dit :) La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas!

Dans le Nouveau Testament, on ne retrouve pas la variété du vocabulaire de l’Ancien Testament.

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De l'amour

Première épître de Paul aux Corinthiens 13,1-7
Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s’il me manque l’amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. Quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et de toute la connaissance, quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour, je n’y gagne rien. L’amour prend patience, l’amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout.

Ce passage de la lettre de Paul aux Corinthiens est un véritable hymne à l’amour. Souvent lu lors des célébrations de mariage, il prête souvent à confusion. En effet, on lit généralement cet hymne comme une sorte de future loi pour le couple : on sous-entendrait que le couple devra « tout excuser », « ne pas s’irriter », « tout endurer ». Or, Paul rédige un hymne à l’amour de Dieu, celui que Dieu ressent pour chaque être humain. C’est en ce sens que Paul affirme : cet amour qui trouve sa source en Dieu ne connaît aucune limite : il dépasse tout ce que l’homme peut « naturellement » ressentir ou exprimer.

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Un chant d'amour

Cantique des Cantiques 3,1-2
Sur mon lit, au long de la nuit, je cherche celui que j’aime Je le cherche mais ne le rencontre pas. Il faut que je me lève et que je fasse le tour de la ville; dans les rues et les places, que je cherche celui que j’aime. Je le cherche mais ne le rencontre pas.

Le Cantique des cantiques met en scène une rencontre, ou plutôt une recherche de rencontre entre « elle » et « lui ». Il s’agit d’un recueil de poèmes d’amour. Un homme et une femme chantent les sentiments qu’ils ont l’un pour l’autre, l’élan du désir, la quête du plaisir : ils se cherchent, se trouvent, puis se perdent à nouveau, se recherchent.
La présence de cet écrit dans la Bible a parfois gêné, au point que certains n’ont voulu y voir qu’une représentation purement imagée de la relation entre Dieu et son peuple ou entre Christ et l’Eglise. D’autres, au contraire, ont parlé d’un véritable cantique érotique. Aujourd’hui, on soutient plutôt que ces deux lectures ne s’excluent pas, mais se combinent. En effet, le lien qui unit Dieu au croyant (la foi) et le lien qui unit deux amoureux expriment tous deux une forme de désir. Ce qui est essentiel à souligner, c’est que le désir de l’autre est exalté dans ce poème, mais n’est pas comblé dans le sens qu’il continue à « chercher l’autre » sans cesse.

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Amour comme réconciliation et paix

Romains 5,5-11
Et l’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Oui, quand nous étions encore sans force, Christ, au temps fixé, est mort pour des impies. C’est à peine si quelqu’un voudrait mourir pour un juste; peut-être pour un homme de bien accepterait-on de mourir. Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous: Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Et puisque maintenant nous sommes justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous sauvés par lui de la colère. Si en effet, quand nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Bien plus, nous mettons notre orgueil en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation.

Ephésiens 2,14-18
C’est lui, en effet, qui est notre paix: de ce qui était divisé, il a fait une unité. Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation: la haine. Il a aboli la loi et ses commandements avec leurs observances. Il a voulu ainsi, à partir du Juif et du païen, créer en lui un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu tous les deux en un seul corps, au moyen de la croix: là, il a tué la haine. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient proches. Et c’est grâce à lui que les uns et les autres, dans un seul Esprit, nous avons l’accès auprès du Père.

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Alliance

Dieu fait alliance avec l’être humain :

Genèse 9,9-17
(Dieu dit :) « Je vais établir mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous: oiseaux, bestiaux, toutes les bêtes sauvages qui sont avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche avec vous, même les bêtes sauvages. J’établirai mon alliance avec vous: aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du Déluge, il n’y aura plus de Déluge pour ravager la terre. » Dieu dit: « Voici le signe de l’alliance que je mets entre moi, vous et tout être vivant avec vous, pour toutes les générations futures. J’ai mis mon arc dans la nuée pour qu’il devienne un signe d’alliance entre moi et la terre. Quand je ferai apparaître des nuages sur la terre et qu’on verra l’arc dans la nuée, je me souviendrai de mon alliance entre moi, vous et tout être vivant quel qu’il soit; les eaux ne deviendront plus jamais un Déluge qui détruirait toute chair. L’arc sera dans la nuée et je le regarderai pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tout être vivant, toute chair qui est sur la terre. » Dieu dit à Noé: « C’est le signe de l’alliance que j’ai établie entre moi et toute chair qui est sur la terre. »

Esaïe 54,10
Quand les montagnes feraient un écart et que les collines seraient branlantes, mon amitié loin de toi jamais ne s’écartera et mon alliance de paix jamais ne sera branlante, dit celui qui te manifeste sa tendresse, le SEIGNEUR.

Dans l’Ancien Testament, cette alliance est parfois malmenée à cause de l’infidélité ou d’une trahison:

Osée 6,7
Mais eux, comme Adam, ont transgressé l’alliance, voici où ils m’ont trahi.

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Le Royaume symbolisé par un repas festif

Dans le Nouveau Testament, le Royaume de Dieu est symbolisé par un repas abondant, généreux, où se manifeste la joie d’être ensemble.

Luc 13,29
Alors il en viendra du levant et du couchant, du nord et du midi, pour prendre place au festin dans le Royaume de Dieu.

Luc 22,29-30
« Et moi (Jésus), je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi : ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël. »

Le festin manifeste aussi la joie d’avoir vaincu les forces hostiles. Le langage utilisé ne craint pas d’exprimer le plaisir et de célébrer les saveurs de la vie.

Apocalypse 19,9;17-18
Un ange me dit: Écris! Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’agneau! Puis il me dit: Ce sont les paroles mêmes de Dieu. (…)
Alors je vis un ange debout dans le soleil. Il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient au zénith: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, pour manger la chair des rois, la chair des chefs, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes, libres et esclaves, petits et grands.

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Amour dans le Nouveau Testament

En matière d’amour, on ne retrouve pas dans le Nouveau Testament la variété du vocabulaire de l’Ancien Testament. A partir de Jésus, Dieu veut ouvrir une relation d’alliance à tous les hommes. Pour traduire ce caractère exclusif d’un amour qui se donne, les évangiles utilisent le terme grec agapè, avec toute sa dimension affective (qui a donné dilectio ou caritas, « charité » en latin). Agapè traduit à la fois l’amour-affection et l’amour-bonté. Mais l’amour-compassion est rendu en grec par éléos. La mission de Jésus a consisté à montrer à ses disciples la force nouvelle de cet amour filial, union intime entre le Père et lui, désigné aussi par le mot agapè. C’est le même mot qu’on retrouve pour désigner l’union entre Jésus-Christ et les hommes.

Jean 15,9
(Jésus dit :) Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés; demeurez dans mon amour

et entre les hommes eux-mêmes

Luc 10,27
Il (un légiste) lui répondit: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même. »

Quant à la célèbre affirmation « Dieu est amour » :

1Jean 4,8
Qui n’aime pas n’a pas découvert Dieu, puisque Dieu est amour.

elle reprend ce mot, agapè, qui traverse donc l’ensemble du Nouveau Testament.

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