Incarnation - Textes bibliques

L'abaissement

Philippiens 2,6-11
Paul parle ici de  » dépouillement  » (v.7), littéralement le fait de  » se vider de soi-même « . Il utilise le mot grec  » kenosis  » : les théologiens parlent donc de  » kénose  » pour désigner cet anéantissement. Cette kénose n’implique pas que Jésus cesse d’être égal à Dieu : c’est dans son abaissement même qu’il révèle l’être et l’amour de Dieu. C’est ainsi que Paul rend compte de ce l’incarnation de Dieu signifie selon lui : un abaissement total de Dieu à l’homme. Ici, il semble qu’à l’image du serviteur décrit par le prophète Esaïe (par exemple dans Esaïe 52), Jésus-Christ a choisi l’abaissement par obéissance à la volonté de son Père. Il pousse même cette obéissance jusqu’à mourir d’une mort en croix réservée aux malfaiteurs. C’est ce que Paul appellera  » le scandale de la croix « , un des points fondamentaux de sa prédication (1Corinthiens 1,18-25). La résurrection apparaît alors comme une  » élévation  » (v.9) que Dieu choisit d’opérer pour Jésus-Christ. Ainsi donc, Dieu le Père reçoit toute gloire quand le nom de celui qu’il a élevé est adoré et confessé. Dans cette perspective, c’est à Dieu le Père qu’aboutit la glorification du Fils (vv. 9-11), et du même coup, son abaissement. De nombreuses lectures sont faites par les théologiens de cet extrait de Paul. Malgré leurs différences, on peut lire ce passage comme un condensé de qu’est la foi chrétienne : il s’agit d’une véritable confession de foi dont l’incarnation est au cœur.

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Dieu en chair et en os

1Jean 1,1-3
Le prologue de cette épître trouve bon nombre de similitude avec celui de l’évangile selon Jean. Cependant, l’auteur insiste ici volontairement sur la pleine humanité de Jésus-Christ, implicitement ou explicitement niée dans la tentative d’interprétation philosophique qui sévissait à cette époque. Il affirme également que son témoignage est authentique, parce que fondé sur la vue et l’audition directe de Jésus par les premiers témoins. Une telle affirmation a longtemps fait preuve d’autorité quant aux discours que les premiers chrétiens tenaient sur Jésus (jusqu’à ce que plus aucun témoin oculaire ne vive). L’incarnation y est présentée comme un mouvement opéré par Dieu dans la joie qu’il puisse révéler aux hommes la vie éternelle. On peut noter que si le prologue de l’évangile selon Jean souligne surtout le rejet que les hommes ont eu de Dieu, ce prologue-ci insiste sur la joie de l’accueillir.

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Les titres de Jésus

Le nom de Jésus est indiqué par l’envoyé de Dieu à Marie (Luc 1,31) et à Joseph (Matthieu 1,21). Le nom  » Jésus  » vient de la forme grecque abrégée de Yéshoua qui veut dire en hébreu :  » Le Seigneur sauve « . C’est aussi le nom de Josué, le successeur de Moïse, celui qui fait entrer le peuple de Dieu dans la Terre promise en franchissant le Jourdain (Josué 1). Le nom de Jésus est associé une trentaine de fois à  » sauver, salut  » : il est dit  » sauveur  » seize fois. En plus de ce nom très significatif, on lui attribue des titres : celui de  » Christ  » (ou en hébreu  » Messie « ) est aujourd’hui le plus connu. Les premiers chrétiens ont reconnu en Jésus le Messie attendu, mais ils ont souvent préféré lui donner le titre de  » Seigneur  » (Actes 2,36) pour dire qu’il est beaucoup plus que le Messie attendu par les juifs : il est le Fils de Dieu.
On lui a également attribué le titre de  » Fils de l’homme  » qui signifie tout simplement  » un humain, un individu « . Bien que l’Ancien Testament connaisse déjà ce titre (Daniel 7,13), il se rencontre essentiellement dans les évangiles et sur les lèvres de Jésus (74 fois), rarement ailleurs dans le Nouveau Testament. L’obscurité de son sens a sans doute découragé les premiers chrétiens à l’utiliser. Jésus utilise ce titre dans trois contextes différents : lorsqu’il parle de sa condition humaine (Matthieu 8,20), lorsqu’il annonce sa Passion (Matthieu 17,22) ou sa glorification (Matthieu 16,27).
Les évangélistes ont différentes manières de comprendre ce titre. Par exemple, Marc s’en sert pour souligner le mystère de la personne de Jésus : il a la puissance de Dieu mais en même temps il doit mourir. Jésus est alors décrit comme étant bien le Messie mais pas triomphant comme la plupart s’y attendait.

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Jésus-Christ, le Messie

Dans la Bible, l’expression  » Jésus-Christ  » (140 fois) ou  » Christ Jésus  » (96 fois), se trouve surtout dans le livre des Actes des Apôtres et les Epîtres de Paul, mais 6 fois seulement dans les évangiles. Cette expression associe en fait un nom propre (Jésus) à un nom de fonction (Christ/Messie).
Le mot  » Messie  » est la transcription (par le grec messias) de l’hébreu mashiah,  » consacré, oint « . Le plus souvent, le mot hébreu est traduit en grec par christos  » oint, frotté d’huile « . Ce titre s’appliquait aux rois (Saül, puis David et ses descendants) qui recevaient une onction d’huile parfumée lors de leur avènement (2Samuel 5,3 ; 1Rois 1,39). Messie est donc un titre royal. Les prophètes annoncent la venue d’un roi futur envoyé par Dieu pour rétablir la royauté en Israël.
Les premiers chrétiens ont reconnu en Jésus le Messie attendu qui accomplit les prophéties (Actes 9,22 ; Actes 17,3), mais ils préfèrent souvent lui donner le titre de  » Seigneur  » (Luc 2,11 ; Actes 2,36 ; Philippiens 2,11), pour dire qu’il est beaucoup plus que le Messie attendu par les juifs : il est le Fils de Dieu.

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L'attente nationaliste du Messie

Au temps de Jésus, l’attente du Messie est très vive et souvent liée au désir d’une libération de l’occupant romain (Matthieu 22,42 ; Matthieu 24,5).
Jésus refuse de répondre à cette attente nationaliste : son message sur le Royaume de Dieu n’est pas politique :  » Ma royauté n’est pas de ce monde  » (Jean 18,36) et il fuit la foule qui veut, après un miracle éclatant, le faire roi (Jean 6,15). L’évangile selon Marc souligne souvent que Jésus demande le silence à ceux qu’il a guéris (Marc 1,44) et évite de se présenter comme le Messie à cause de cette ambiguïté qui fausserait sa mission ; c’est ce que les théologiens appellent  » le secret messianique « . Lorsque Pierre dit à Jésus :  » Tu es le Christ « ,  » Jésus leur commanda sévèrement de ne parler de lui à personne  » (Marc 8,30). Il n’accepte le titre de Messie qu’à la fin, devant le grand prêtre qui veut le condamner (Marc 14,61-62).

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Les récits de nativité

Aujourd’hui, l’image d’un petit Jésus couché dans une crèche D'après l'évangile selon Luc, Marie dépose son enfant, Jésus, dans une mangeoire (Luc 2,7). En latin, " mangeoire " se dit cripia, qui a donné le mot " crèche ". dans la douce chaleur d’une étable, entre un bœuf, un âne et ses parents, et visité par des bergers et des mages, est une image répandue. Les théologiens ont pourtant fait souvent remarquer que les récits racontant la naissance de Jésus sont mineurs, puisqu’ils ne sont rapportés que par deux évangiles (Matthieu et Luc) et qu’il n’y est jamais plus fait allusion dans tout le reste du Nouveau Testament. Les récits de Matthieu (1 et 2) et de Luc (1 et 2) présentent des différences notoires : l’annonce de la naissance est adressée à Joseph chez Matthieu, et à Marie chez Luc ; ou encore, selon Luc, la famille habite Nazareth et selon Matthieu à Bethléem. Ces divergences peuvent être riches d’enseignements : les évangélistes n’entendent pas écrire la biographie de Jésus, mais témoigner en quoi cet homme était pour eux le Fils de Dieu. Ils choisissent de mettre en récit sa naissance non pas pour décrire l’événement mais pour témoigner que dès le début, cet homme n’était pas un parmi d’autres, mais bel et bien un être marqué par la fragilité, l’humilité et le rejet des autorités. Les quelques prodiges qui y sont rapportés peuvent interroger encore aujourd’hui. Comme l’écrivait la théologienne France Quéré Théologienne protestante, écrivain, conférencière, France Quéré s'est attachée à faire dialoguer les textes bibliques et les défis de la situation présente, en priorité éthiques (conditions de la femme, du couple, de la famille, respect de l'altérité, amour des ennemis. :  » Les prodiges qui jadis soutenaient la foi n’ont aujourd’hui d’autre effet que de les indisposer « . Ils ne sont là que pour soutenir la conviction des auteurs : cet enfant est le Messie attendu, il est le Fils de Dieu.

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La généalogie de Jésus

La généalogie de Jésus dans les évangiles de Matthieu et de Luc semble avoir pour rôle essentiel d’inscrire Jésus dans une histoire et une espérance. Jésus y est décrit comme appartenant à un peuple précis qui attend son Messie. C’est selon cette histoire, ce peuple, cette tradition et ce pays, que l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ se dit dans ces évangiles. Il est bien évidemment fait mention du grand roi David comme ascendant de Jésus, mais Matthieu, par exemple, semble prendre soin de faire apparaître des personnages aux vies moins reluisantes. Par exemple, il y mentionne quatre femmes (Thamar, Rahab, Ruth et la femme d’Urie) dont trois sont étrangères au peuple élu (ce qui pourrait signifier l’universalité de Jésus-Christ) et qui ont enfanté dans des conditions irrégulières aux yeux de la Loi (ce qui pourrait signifier que le pardon et la grâce sont offerts.
Matthieu 1,1-17 et Luc 3,23-38.

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Jésus est rejeté

Dans le passage de l’Evangile de Jean 5,31-47, l’auteur s’applique à montrer que les témoignages de l’ensemble des prophètes renvoient à Jésus : les manifestations divines antérieures n’ont pas été reçues comme il convenait et le signe en est que les Juifs ne reconnaissent pas en Jésus l’action de Dieu. Les signes et les actions de Jésus sont présentés dans cet évangile comme étant conjointement l’œuvre du Père : dès lors, ceux qui refusent les déclarations et les prétentions messianiques de Jésus manifestent leur rupture d’avec le Père. Parce que personne, s’il ne vient de Dieu, ne peut faire les signes qu’accomplit Jésus (3,2 ; 9,16), c’est en cela que les Juifs devraient reconnaître la filiation divine de Jésus. Ce passage semble mettre en avant des explications quant au violent rejet que les hommes ont opéré sur Jésus.

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Paul et la folie de Dieu

1Corinthiens 1,4
Paul a passé plus d’un an à Corinthe. Corinthe possédait les caractéristiques qui marquent à toutes les époques la vie des grands ports : population très mêlée où toutes les races, toutes les religions se côtoient, de nombreuses activités commerciales, vie aisée des uns, pauvreté des autres, foule d’esclaves au travail, centre intellectuel. Par sa composition, la communauté chrétienne rassemblée par la prédication de Paul était le reflet fidèle de la cité : ces chrétiens restaient très exposés aux dangers de la corruption de la vie ambiante. Les questions particulières auxquelles Paul répond (division interne, éthique sexuelle, etc.) dérivent d’un problème qui s’est posé à toutes les époques de l’histoire chrétienne : celui de la  » distance culturelle « , de l’enracinement du message chrétien dans une culture différente de celle dans laquelle il avait été vécu précédemment (ce qu’on appelle en théologie, l’acculturation).
C’est dans ce contexte que Paul utilise les mots  » folie  » et  » sagesse « . La culture hellénistique domine à Corinthe : foncièrement païenne, elle tente d’assimiler le message chrétien en ne retenant de lui que ce qui est en harmonie avec elle. La philosophie est la voie de la sagesse humaine : elle cherche la vérité et entend pouvoir y parvenir. Face à ces tentatives d’assimilation, Paul est virulent : l’Evangile ne saurait être l’expression de la sagesse humaine. Au contraire, l’Evangile fait connaître la suprême sagesse de Dieu. Paul opposera alors la sagesse humaine (typique des milieux hellénistiques) à la folie du message chrétien (1,18-25). Paul explique aux corinthiens que la vraie sagesse n’est pas le fruit d’une recherche philosophique, mais qu’elle est un don de Dieu (2,6-16).La folie de Dieu est, selon Paul, d’être venu s’incarner dans ce monde pour dispenser un message à l’encontre de tout ce que le monde attendait. Là où les hommes, dans leur sagesse, attendait un Dieu de puissance, Dieu, dans sa folie, est venu dans la faiblesse du crucifié.

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Le prologue de Jean

Jean 1,1-18
L’évangile de Jean a sans doute été rédigé à la fin du 1er siècle. Son style est bien différent de celui des autres évangiles. Le message qui est développé trouve son ancrage dans l’affirmation centrale du prologue :  » La Parole a été faite chair  » (1,18). C’est la révélation paradoxale d’un Dieu qui se donne à rencontrer dans la personne historique de l’homme Jésus de Nazareth. A la différence des autres évangiles, c’est la personne même de Jésus qui est le contenu du message et c’est par la foi en lui que l’être humain passe de la mort à la vie. Cette révélation est tellement inouïe qu’elle ne cesse de confronter l’auditeur et le lecteur à cette question : ce Jésus peut-il vraiment être l’incarnation de Dieu ? La place importante occupée par le récit de la Passion Du verbe latin "patior" souffrir. La passion de Jésus recouvre le temps de ses souffrances : son arrestation, son jugement, sa condamnation, sa crucifixion et son ensevelissement.* accentue la question dans le sens où il s’agit de décider de l’identité de Jésus à la croix et de le confesser quand, après Pâques, il montre encore à ses disciples les marques de son humanité (20,20). La théologie a développé par plusieurs biais (historique, exégétique, critique, etc.) toute la richesse de ce prologue. On peut retenir ici combien il permet à Jean d’ouvrir son évangile selon la question qui lui est centrale : celle de l’incarnation.

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Dieu le père dans la Bible

Toutes les religions transposent chez les dieux les réalités humaines et sociales essentielles, à commencer par la paternité et la maternité. Par exemple, le nom de Jupiter vient de Zeus-pater, Zeus père ; les idolâtres déclarent à leurs dieux :  » Tu es mon père…C’est toi qui m’as engendré  » (
Jérémie 2, 27). La Bible présente le Dieu d’Israël comme père, mais elle le fait toutefois avec des réserves. Dans l’Ancien Testament, le père n’est pas seulement celui qui féconde la mère et donne la vie ; il est aussi le chef de la famille. Il est, avec la mère, l’éducateur des enfants et ceux-ci doivent respecter leurs parents, les honorer. Le nom de père est aussi donné à ceux qui ont autorité sur un groupe. Les  » pères  » sont les ancêtres, notamment les trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob (
Exode 3, 15). Abraham est dit  » père des croyants  » (
Romains 4, 11), car juifs et chrétiens héritent de la promesse qu’il a reçue. Le roi est appelé  » père  » du peuple (
Esaïe 9, 5). Un prêtre juif (
Juges 17, 10) ou un rabbi (un maître) peuvent recevoir ce titre (ce que Jésus refusera d’ailleurs :
Matthieu 23, 9). Parce qu’il l’a libéré d’Egypte, Dieu appelle son peuple  » mon fils premier-né  » (
Exode 4, 22-23). Tout le récit de l’exode (la libération du peuple hébreu de l’esclavage en Egypte) montre l’éducation du peuple, comme celle d’un fils par son père (
Deutéronome 8, 5). Dieu se montre plein de tendresse, punit, indique la voie, récompense, etc. rares et plus tardives sont les prières qui appellent Dieu Père, car le judaïsme a résisté au langage des autres religions où dieux et déesses s’unissent et deviennent pères et pères.

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Dieu le père dans le Nouveau Testament

Dans le Nouveau Testament, Jésus révèle un Dieu plein de tendresse pour ses enfants, comme le père des deux fils dans la parabole du fils prodigue (Luc 15,11-32). Jésus est pratiquement le seul, dans le judaïsme ancien, à oser appeler Dieu familièrement :  » Père, mon Père  » (en araméen : Abba, voir Marc 14,36), révélant ainsi son intimité unique avec lui. Il parle aux disciples de  » votre Père  » et leur apprend à prier  » Notre Père  » (Luc 11,2). Lors de son baptême, la voix du Père le nomme  » mon Fils bien-aimé  » (Matthieu 11,27). C’est surtout dans l’évangile de Jean que Jésus parle de sa relation filiale totalement confiante (Jean 14,9-10). Mais Jésus ouvre cette relation aux disciples :  » Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure  » (Jean 14,23). Pour l’apôtre Paul, le Père de Jésus a fait des hommes ses enfants d’adoption (Ephésiens 1,5-6) : il offre son Esprit qui fait de l’être humain son fils et le fait prier en disant  » Abba, Père !  » (Romains 8,14-17).

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L'identité de Jésus

Luc 9, 18-22
Au cœur de l’évangile de Luc (mais aussi chez Matthieu et Marc), on trouve cette question adressée par Jésus à ses disciples :  » Qui dîtes-vous que je suis ? « . Avant que Jésus ne meure et ne ressuscite, il s’agit pour les disciples de reconnaître en lui le Fils de Dieu, le Messie. C’est Pierre qui sera le premier disciple à confesser Jésus comme étant le Christ. Cette reconnaissance est bien présentée comme une confession de foi : ce n’est pas une connaissance qui lui aurait été donnée d’acquérir, mais sa foi en cet homme qui s’exprime. Aussitôt cette confession de foi prononcée, Jésus les met en demeure : il inscrit ce titre messianique dans la perspective de sa mort et de sa résurrection. En faisant cela, on peut entendre que Jésus comprend sa mission comme étant encore à accomplir, jusqu’au bout. Il n’en demeure pas moins (et ce, quelque soient les diverses interprétations), que l’identité de Jésus reste le fil conducteur des évangiles. Leurs auteurs témoignent de son identité messianique pour que leurs auditeurs, leurs lecteurs soient amenés eux aussi à reconnaître en lui le Fils de Dieu.

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Jésus qui guérit

Durant son ministère, Jésus opère des miracles. L’évangile selon Jean est celui qui en relate le moins : il n’y en a que sept. Ils sont par contre plus développés que dans les autres évangiles et ils sont accompagnés de longs enseignements sur leur signification. D’ailleurs, Jean parle de  » signe  » et non de  » miracle « , comme pour mieux expliquer que le miracle signifie quelque chose, qu’il est porteur d’un message. Chacun de ces signes semble illustrer un point particulier de la prédication de Jésus. Par exemple, on peut lire au travers du récit des noces de Cana (2,1-11) l’annonce que Jésus inaugure une nouvelle relation entre Dieu et les hommes placée sous le signe de la joie. L’évangile de Jean donne à ces signes un sens qui va bien au-delà du simple phénomène surnaturel : il en fait une proclamation, la confession que Jésus inaugure la nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes.
Dans les trois autres évangiles, les miracles ne sont pas racontés avec le même vocabulaire. Il semble toutefois qu’ils sont là également pour signifier quelque chose quant à la personne de Jésus. Ils manifestent devant tous que sa Parole vient de Dieu, qu’elle est efficace et qu’elle délivre ou guérit les personnes qui s’y confient.
En règle générale, les théologiens s’accordent à dire que les miracles servent à désigner quelque chose d’autre que leur propre réalité. On montre d’ailleurs souvent Jésus en train de minimiser le côté merveilleux du miracle afin d’insister sur sa signification (Matthieu 12,38). Ainsi les miracles ne se déploient pas dans les évangiles pour satisfaire les désirs des uns et des autres, ils ne servent pas à Jésus pour démontrer sa puissance divine, mais participent à sa prédication car ils disent, eux aussi, que Jésus est le Fils de Dieu. Si Jésus est réellement l’incarnation de Dieu, il n’en demeure pas moins que sa nature est divine : on peut lire au travers des miracles une manifestation de cette divinité.

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